Indonesie



Consulaire:

Avant 2004 visiter l'Indonesie n'etait pas difficile: on vous offrait un permis de sejour gratuit de 3 mois avec un tampon sur le passeport. Mais des petits genies ont decide qu'il fallait vendre des visas, et de courtes durees tant qu'a faire avec des procedures de renouvelement atrocement bureaucratiques. Du coup ca complique pas mal la visite d'un immense archipel constitue d'un grand nombre d'iles qui s'etendent sur plus de 3500 km. Etait ce pour remplir les caisses de l'etat ? Pour occuper les cohortes de flics restant apres la chute de la dictature ? Pour faire tourner les affaires des compagnies d'aviation ? Parcequ'un touriste n'est pas sense aller partout, juste la ou sont les principaux sites juges d'interet et claquer son fric dans les infrastrucures prevues pour lui ? Parceque c'est pas juste que les occidentaux puisse entrer dans leur pays aussi facilement tandis que les indonesiens doivent faire face a des procedures incroyablement compliquees pour esperer aller en Europe ou en Amerique du nord ? En tout cas la frequentation touristique a enormement chute cette derniere decenie en Indonesie (sauf pour Bali) et des mesures ont ete prises recement pour simplifier (partielement) les demarches consulaires. Concretement pour visiter l'Indonesie avec un visa touriste il y a deux solutions: soit prendre un visa de 2 mois ferme dans un consulat a l'etranger, impossible a etendre sur place ou un visa a l'arrivee, un VOA, de 30 jours theoriquement extensible 3 fois pour un sejour maximal de 120 jours total (ca marche aussi avec un visa d'un mois demande a un consulat mais pourquoi se faire chier a attendre si on peut l'obtenir a une frontiere). Pour obtenir le premier  il faut justifier d'une "preuve de sortie du territoire" genre reservation de ticket d'avion. Il peut arriver que l'on tombe sur des employes du consulat conciliants qui oublient de vous demander ce document mais ca ne marche pas a tout les coups. Pour ceux qui ne savent pas precisement ou, quand et comment ils vont quitter le pays, il y a l'option de se rendre aupres d'une agence et d'arranger un "deal" comme par exemple reserver un vol bon marche (sur une courte distance comme Medan/nord Sumatra-Penang/Malaisie) a annuler apres obtention du visa moyennant une somme modique. Il faut aussi bien choisir son consulat: par exemple celui de Singapour le donne a tout les coups tandis que celui de Kuala Lumpur en Malaisie rechigne a delivrer des visas en se defaussant sur les VOAs (en mars-avril 2011 tout les occidentaux se faisaient refouler pour le visa de 2 mois, toutefois un francais a reussi a l'obtenir sans meme fournir une reservation de vol a la meme epoque ... ). En ce qui concerne le VOA tout est tres simple au depart: une photo et 25$ et le visa est obtenu en quelques mn. Par contre les complications arrivent au moment de demander une extension. Les demarches peuvent prendre entre 2 et 5 jours selon l'endroit ou l'on effectue les demarches et l'honnetete des fonctionnaires et il faut fournir un tas de paperasse (je ne connais pas le detail mais c'est repute pour etre particulierement chiant). Pour etre complet, il existe la possibilite de demander un visa "alternatif", le visa Socyal qui dure 4 mois et extensible sur place en principe mais il faut fournir une invitation d'un "sponsor" indonesien (gare aux escrocs) et se farcir de tres longues demarches en consulat avec plein de formulaires de permissions a faire valider a droite et a gauche ... avis aux amateurs  !

Passage de frontières:

Il n'y a pas foule de postes frontieres terrestres avec l'Indonesie, un seul internationnal entre les 2 parties malaisiennes et indonesiennes de l'ile de Borneo, un autre entre Timor ouest indonesien et Timor est et enfin un autre entre la papouasie nouvelle guinee et l'Irian Jaya tout au nord de l'ile. Tout le reste ca se passe aux aeroports ainsi qu'aux ports qui disposent de lignes maritimes internationnales. En arrivant par bateau depuis Malaca en Malaisie pour Dumai sur Sumatra, le tamponnage des passeports (comme la distribution de VOA) est effectue pendant la traversee par un type de l'immigration indonesienne. A l'arrivee il n'y a plus qu'a debarquer et c'est assez rapide. Il y a juste le scan des bagages dans la machine a rayons X qui vous empeche de sortir directement. Le scan est pourtant deja effectue cote malaisien avant d'embarquer ... il faut qu'ils amortissent leur machine j'imagine !

Changer le fric:

Dans toutes les sous prefectures ou ville d'importance il y a des bureaux de change. En debarquant a Dumai, petite ville, c'est moins evident a trouver mais il y a un bijoutier sur l'avenue principale qui change des devises. De mon cote j'avais change du pognon au prealable a Kuala Lumpur dans le quartier des changeurs, les taux etaient plus interessants (pres de Chinatown il y a des rues ou l'on trouve jusqu'a 20 bureaux de change l'un apres l'autre !). En ce qui concerne les ATM, on en trouve dans les villes mais c'est un peu la merde car ils plafonnent assez bas les retraits: en gros je n'ai que tres rarement pu retirer plus de 1 million de rouppies (1E ~ 12 000 Rp en mai 2011). Evitez les BNI et BRI (banques nationnales indonesiennes d'etat) qui plafonnent a 600 000 Rp.

Réglementations a la con:

A ma connaissance il n'y a pas vraiment de restrictions particulieres en Indonesie pour un etranger. Les principales emmerdes consistent a obtenir un permis pour pouvoir se rendre en Irian Jaya, la papouasie indonesienne. Depuis le Tsunami de 2005 il n'est plus necessaire d'avoir un permis pour aller dans la province d'Aceh dans l'extremite nord de Sumatra, qui possede un statut d'autonomie partiel.
Les flics ne sont emmerdants, comme partout en Asie du sud est on va dire.

Cout de la vie:

Apres la Malaisie, l'Indonesie est indeniablement meilleure marche. Mais pas completement cela dit selon les produits. De maniere general, on pourrait comparer le cout de la vie en Indonnesie a celui en Thailande (mais avec les cloppes moins cheres). Sur Java les prix sont un peu plus eleves qu'ailleurs globalement et dans l'ensemble du pays tout coute plus cher dans les secteurs a forte frequentation touristique (en particulier les ghettos a blancs de Bali). En principe les hyper marches ne sont pas forcement moins chers que les epiceries, mais les prix sont etiquetes et l'on evite le traditionnel racket a la tete du client (blanc).

L'eau:

Comme dans les pays precedents l'eau est potentielement chargee de germes en tout genres et le filtre est indispensable. Dans les secteurs a reliefs de Sumatra les petits cours d'eau sont assez nombreux et plutot clairs. La plupart des mosquees de ces coins la sont alimentees par ces sources ou en recuperant l'eau de pluie, dans l'ensemble c'est assez facile a filtrer et sans arriere gout. Dans les plaines cotieres ou les grandes villes, en particulier a Java, l'eau provient souvent des canaux et elle est bien plus degueulasse. Comme souvent dans ces cas la, il ne faut pas tarder a la boire apres filtration car les algues se devellopent tres rapidement dans la bouteille en plein soleil.

Spécial a vélo:

L'etat des routes laisse tres souvent a desirer en dehors des grands axes principaux, et ces derniers sont loin d'etre en excellente condition, en particulier sur les bords (beaucoup de cuvettes et de bourelets dans l'asphalte a cause des camions). Les petites routes secondaires sont generalement en piteux etat, avec enormement de nids de poules et regulierement defoncees sur plusieurs metres dans les fonds de cote, au niveau des cols et de part et d'autre des ponts. Plus un secteur est emprute par des poids lourds et plus l'etat global est deplorable sur ces routes. Autre aspect des axes secondaires, les cotes sont tres souvent hyper-raides car la route est tracee au plus direct dans les reliefs sans le moindre amenagement.
Le trafic routier est intense en Indonesie, c'est le principal probleme dans le pays. Les routes foisonnent constament de camions, de scooters, de mini bus et de voitures, meme les axes secondaires dans les coins paumes ne sont pas epargnes par le phenomene. Et les consequences de cette circulation infernale sont plutot lourdes, en particulier parceque les inombrables poids lourds contribuent a niquer toujours d'avantage les routes secondaires en roulant en surcharge loin des postes de pesage et que tout ce petit monde conduit sans la moindre consideration pour la securite des autres. Dire que pedaler a velo en Indonesie est dangereux est un euphemisme: plus la circulation est importante et plus la loi du plus fort et du chacun pour sa gueule domine, et bien entendu le cycliste est considere comme la derniere des merdes dans cette hierarchie. Faire une queue de poisson a un velo est presque chose normale et dans les secteurs ou le trafic est dense la plupart des vehicules qui attendent a un croisement s'engageront comme si vous n'existez pas si d'aventure il n'y a pas de voiture immediatement derriere vous, quite a vous obliger a piler ou carrement a vous toucher ... c'est tellement normal que les represailles (coups de pompe dans la portiere, pliage du retroviseur les surprennent toujours ! (voir le recit sur Java pour plus de details).
La signalisation routiere n'est pas trop mauvaise en general mais sur les axes secondaires il vaut mieux avoir une carte, ne serait ce que pour connaitre les noms des principaux bleds sur l'itineraire en dehors des grandes villes.