Bolivie


Consulaire:


Un citoyen de l'union européenne a le droit de séjourner 3 mois en Bolivie et gratuitement, tout comme dans l'immense majorité des pays du continent américain. Mais il y a au moins 2 particularités assez chiantes à savoir. En premier lieu, à l'entrée du territoire bolivien le type de l'immigration vous tamponnera toujours pour 1 mois de séjour. Pas moyen de négocier, le protocole est le même quelque soit le port d'entrée: on vous file 1 mois et si vous voulez rester plus longtemps il vous faudra vous rendre auprès d'un bureau de l'immigration (il y en a un dans les capitales La Paz et Sucre mais aussi dans chaque chef lieu de provinces) et faire la demande de rallonge de 2 mois supplémentaires. Il faut justifier cette prolongation mais si vous mentionnez voyager à vélo dans le pays ils vous refilent l'extension sans discuter normalement. Enfin il y a une dernière restriction: vous pouvez rester 3 mois gratos dans le pays mais seulement 3 mois par année calendaire. En clair, si vous restez du 1er janvier au 1er avril en Bolivie il vous faudra attendre 9 mois et le 1er janvier de l'année suivante pour bénéficier à nouveau du titre de séjour gratuit.

Pour rester plus longtemps il vous faudra demander un visa à l'immigration, chose tout à fait aisée du moment que vous pouvez payer et prouver que vous avez assez de blé pour la durée demandée. Toutes les informations sont sur le site de l'immigration bolivienne ici.

Vous pouvez toujours essayer l'overstay, soit rester illégalement après vos 3 mois mais il vous faudra raquer 20 Bv par jour de dépassement quand vous quitterez le territoire. Pour se tirer en douce sans payer du pays la chose est possible tant les frontières sont poreuses en Bolivie, surtout sur l'Altiplano mais pas n'importe ou. Par exemple en arrivant au Pérou ils ne vous laisseront pas entrer sans tampon de sortie des autorités boliviennes ... mais à la frontière chilienne ils s'en battent totalement ! Du moins si vous passez suffisamment tôt avant que les gardes frontières boliviens ouvrent leur guichet. Si vous passez par le sud Lipez ou les démarches d'entrée au Chili se font à San Pedro de Atacama, le tampon de sortie bolivien fait foi donc le truc pourrait ne pas fonctionner !


Passage de frontières:


A l'entrée: le tampon d'un mois et la foutue carte d'immigration à remplir et conserver jusqu'à la sortie et c'est tout. Si un type de la frontière vous réclame une "taxe de tamponnage", genre 2 $us, c'est totalement bidon et pour sa poche donc vous pouvez tout à fait légitimement l'envoyer paître ^^. Pareil a la sortie, évidemment.

Il est presque impossible de trouver un quelconque site officiel qui recense les postes frontières terrestres boliviens. Au moins il y a toujours ceux déclarés par les pays voisins comme l'Argentine ou le Chili, pour les autres il faut chercher au cas par cas.

Bolivie-Argentine: ici ou voir fiche pays Argentine

Bolivie-Chili: ici ou voir fiche pays Chili

Bolivie-Perou (du nord au sud): Puerto Acosta-Tilali, Kasani-Tiquina (Copacabana), Desaguadero

Bolivie-Bresil (d'ouest en est): Cobija-Brasileia, Guayaramerín, San Matias, Arroyo Concepcion (Corumbá)

Bolivie-Paraguay: Cañada Oruro


Le fric:


Pas vraiment de pièges particuliers à éviter, juste le basique en somme. Si vous pouvez changer d'avance un peu de fric en bolivianos depuis un bureau de change d'une grosse ville d'un pays voisin ça vous évitera d'avoir affaire avec les marioles masses à la frontière. La Bolivie étant le pays le moins cher du continent, avoir des bolivianos avant d'arriver dans une ville digne de ce nom vous permettra de faire des achats un peu partout dans des bleds paumés. En ville vous trouverez des ATM sans trop de difficultés a priori. Je ne me souviens plus trop du plafond maximal de retrait pour la plupart des banques (souvent 1000 Bv), mais il y en a une (une verte si ma mémoire est bonne) qui vous permet de prendre 2500 Bv au max.


Réglementations a la con et/ou trucs pénibles:


La Bolivie est un pays très bureaucratique et procédurier mais en dehors des aspects déjà mentionnés dans la rubrique sur les visas il n'y a pas grand chose à redouter tout de même. Les flics, et tout ce qui porte un uniforme, ont la réputation d'être corrompus mais ne font généralement pas de problèmes a l’égard des étrangers.

La encore je vais répertorier les quelques aspects chiants qui me viennent à l'esprit:

La grande majorité des magasins n'ont pas les prix indiqués sur les produits, il faut donc demander à chaque fois au(x) vendeur(s) combien pour ce truc, combien pour ça ... etc. Perso je n'aime pas faire du shopping de cette manière, et plus encore quand il y a du monde ! Et puis il y a toujours le risque de se voir attribuer un prix pour "gringo", a savoir le double sinon le triple. Du coup il faut marchander et c'est pénible quand on déteste le faire.

Autre chose très importante à connaître lorsqu'on voyage en Bolivie, c'est le risque de contracter la maladie de Chagas qui est particulièrement grave et incurable soit dit en passant. Le vecteur c'est un gros parasite suceur de sang appelé Vinchuca qui aime particulièrement squatter les vieilles bâtisses faites en terre battue comme on en trouve souvent chez les populations pauvres de Bolivie, mais pas seulement. Je recommande donc chaudement à qui désire foutre sa tente dans un bâtiment ou une ruine pour se protéger du vent comme souvent sur l'Altiplano à bien fermer le zip du compartiment interne ! Cette maladie est aussi répandue au Pérou, dans le nord ouest de l'Argentine et dans une moindre mesure au nord du Chili donc ne prenez pas de risque inutile !

Il me faut signaler également le problème récurrent de l'alcoolisme en Bolivie. Il y a beaucoup d'adeptes de la bouteille dans le pays, de liqueurs bon marches comme le singani mais aussi d'alcool médical a 90% ! En effet beaucoup se pètent la tête avec les petits flacons de pharmacie et le résultat n'est pas beau a voir. Dans le meilleur des cas vous aurez un relou complètement défoncé qui veut absolument converser avec vous en langue quechua ou aymara et dans le pire un danger de la route.


Coût de la vie:


Comme mentionné plus haut, la Bolivie est de loin le pays le moins cher du continent américain. En contrepartie le choix entre les produits est beaucoup plus limité dans les magasins, bien plus qu'au Chili ou même en Argentine en tout cas. Il y a bien quelques rares supermarchés dans les très grandes villes mais les mercados central (marches permanents dans un immense bâtiment ferme) ont toujours la faveur des boliviens; du coup il faut forcément se taper le marchandage comme mentionné plus haut. Bouffer dans les restos pas chers peut s’avérer souvent plus intéressant. La configuration classique, c'est le local avec tables et chaises en plastique avec la cuisinière qui réchauffe ses casseroles ou alors façon cantine dans les mercados central. En général il n'y a pas vraiment de risques à venir becqueter dans ces lieux, la grande majorité des boliviens le font parce que c'est pas cher, bon et nourrissant en l'occurrence. Dans le doute, vous pouvez toujours choisir le resto qui a le plus de clients, en général ça prouve que la bouffe est plutôt de bonne qualité ! Edit mai 2017: Si en ce qui concerne les produits alimentaires la Bolivie reste toujours un peu moins chère que le Pérou, ce n'est définitivement plus le cas pour les hébergements payants. Il semblerait qu'en 2016 l'ensemble des responsables d’établissements aient décidé tous ensemble de doubler leurs marges en en faisant de même avec leur tarifs, puisque de toutes façons les touristes payent quoi qu'il arrive ... Ce changement de prix ne concerne pas les hôtels super basiques pour locaux (hospedajes), qui eux n'ont toujours pas vu leurs revenus s’accroître, mais honnêtement payer pour dormir dans un de ces bouis-bouis relève de l’absurdité totale: pour votre bien-être et votre hygiène il vaut mieux faire confiance a votre tente et camper bien planqué quelque-part !

Pour ce qui est de trouver des pièces pour le vélo il ne faut pas espérer de miracles non plus, même une ville aussi grande que La Paz n'a pas de bike shop digne de ce nom. En fait, et comme pour trouver beaucoup d'autre choses en Bolivie il faut mieux aller chercher sur les marchés à ciel ouvert, les grandes ferias. On y trouve des trucs de seconde main mais aussi beaucoup de neuf. Par exemple, pour débusquer des pièces de rechange correctes pour vélo il y a la feria d'El Alto, chaque jeudi et dimanche, sur l'angle sud du rond-point de la Plaza La Paz. Évidemment il faut marchander !


L'eau:


L'eau du robinet n'est JAMAIS potable en Bolivie. Pour la boire il faut la filtrer ou la faire bouillir, et longtemps qui plus est si on se trouve sur l'Altiplano (à haute altitude l'eau entre en ébullition bien en dessous de 100°C). Sinon

on peut toujours trouver des vannes de flotte plus ou moins facilement dans les villages, le plus souvent dans les écoles ou aux dispensaires.


A pieds ou à vélo:


Je connais en partie la Bolivie, soit presque exclusivement l'Altiplano pour y être passé à vélo 2 fois en 2012 et 2015. Jamais foutu les pieds dans l’Amazonie bolivienne ou la région du Chaco sinon.

La Bolivie était surtout réputée pour ses routes déglinguées ou même l'absence de routes asphaltées tout court mais la situation s'est plutôt bien améliorée de ce côté ces dernières années avec les récents programmes de construction. Les nouvelles routes ont presque toutes une large bande d'arrêt d'urgence et font souvent bien meilleures figures que celles d'Argentine et certaines de Pérou. Il reste néanmoins encore un bon réseau de pistes en terre, surtout sur l'Altiplano pour les amateurs du genre: des bien entretenues comme celles qui desservent des mines ou encore totalement déglinguées comme la mythique route du sud Lipez. Cette dernière est particulièrement difficile avec la combinaison de facteurs tels que la haute altitude (entre 4000 et 5000m), le vent violent, le froid glacial la nuit (souvent de -20 à -30 en hivers), de la piste ultra bosselée ou totalement ensablée sans parler de la difficulté à trouver de l'eau et l'impossibilité d'acheter à bouffer ! Edit mai 2017: J'ajouterai également qu'il vous faudra régler une douloureuse de 150 Bol (20E) par personne pour avoir le simple "privilège" d'entrer dans le parc national Eduardo Avaroa. Devant le succès grandissant du parc, a savoir de plus en plus de blaireaux choisissant la visite personnalisée en jeep couplée a la visite du Salar d'Uyuni organisée par des tour-operators locaux (activité hautement eco-responsable comme s'entend), il a été décidé d’installer des péages avec contrôle rigoureux des tickets aux entrées et sorties du parc. Évidemment, cyclistes et piétons ne sont pas exemptés de payement ...

Sinon il faut tout de même savoir que la Bolivie a 2 saisons, une sèche hivernale et une humide estivale, et qu'il vaut mieux éviter la dernière quelque soit le secteur du pays visité. En été, de novembre à mars grosso merdo, il pleut presque tous les jours et ca se manifeste par de très gros orages de grêle sur l'Altiplano et quelquefois des petits déluges. En hivers les nuits sont glaciales en altitude, il vaut avoir un très bon duvet et ne pas oublier d'y fourrer les batteries et les bouteilles de flotte! Mais au moins il ne pleut quasi jamais et c'est quoi qu'il arrive préférable quand on voyage par ses propres moyens.

En général il n'y a pas de clôtures barbelées en Bolivie, ce n'est pas le genre de la maison en tout cas sur l'Altiplano ou vallées centrale. Néanmoins sur certains gros axes ou la route est neuve ça peut arriver, à cause des compagnies routière. La Bolivie reste un pays ou le camping sauvage et le squat de baraques est parmi les plus aise d'Amérique Latine.