Pérou


Consulaire:


On peut obtenir de 3 à 6 mois de visa touriste gratuit sans fiche d'immigration à remplir quand on entre au Pérou. Pour obtenir 6 mois à l'entrée, il faut demander explicitement au type de l'immigration avec un prétexte bidon a l'appui de préférence: comme souhaiter étudier la langue espagnole à Lima en plus de traverser le pays intégralement de bout en bout (ca a marché pour nous).

Pour une extension de séjour ou trouver un visa longue durée, allez voir sur le site de l'immigration

Passage de frontières:


Aux postes frontières, il n'y a en général pas de pièges a éviter, pas de taxe à raquer ou de fouille des sacs. Plutôt simple en fait.

Les postes frontières:

1 avec Chili: Santa Rosa entre Tacna et Arica

3 avec Bolivie (exclusivement au sud, pour l'amazonie il faut faire un crochet au Brésil): Desaguedero, Kasani (Copacabana), et Tilali (nord du lac Titicaca, ouvert en janvier 2017)

3 avec le Brésil: Purus, Iñipari et Caballococha frontière fluviale sur le fleuve Amazonia

1 avec la Colombie, Santa Rosa (Leticia) frontiere fluviale sur le fleuve Amazonia

6 avec l'Equateur: Cabo Pantoja (frontière fluviale sur le rio Napo), La Balsa (Cajamarca), Espindola, La Tina et El Alamor (Piura), Zarumilla (Tumbes)



Le fric:


Il y a des ATM presque partout dans les villes. La plupart des banques ne délivrent pas plus de 400 Soles d'un coup a part la BCP (jusqu'à 1000 ?). La BBVA dispose de $ US, intéressant avant d'entrer en Équateur (c'est la monnaie normale) ou pour avoir un stock en prévision avant l'Argentine.


Réglementations a la con et/ou trucs pénibles:


Alors il y a un gros problème majeur au Pérou et ça concerne les transports et la conduite en général.

Pour commencer, il y a peu de véhicules individuels au Pérou, en tout cas ceux qui en possèdent un deviennent de fait des taxis (ça tombe bien, y'a aucune réglementation sur ce type de transportation, tout le monde peut être taxi). Ça doit être le job préféré des péruviens tant y'en a dans les rues des villes et villages du pays qui foisonnent de partout.

La conduite des moto-taxis (moto couplée à une banquette sur 2 roues, le tout couvert), des taxis de tout acabit, des vans minibus mais aussi des bus réguliers est déplorable. Ils essaient presque toujours de forcer le passage à tout prix mais je vais développer cet aspect plus bas.

Quoi qu'il en soit, l'usage du klaxon est hyper abusif au Pérou il n'y a rien a y comprendre. Enfin si, puisque personne ne fait confiance envers les autres conducteurs (souvent a raison !) ça klaxonne pour le moindre prétexte: tout le temps de partout, dans toutes les circonstances dans une cacophonie hyper pénible.

Mais parmi ce bordel de klaxons, les plus grands contributeurs restent les "taxis": confrontés à une immense concurrence entre-eux puisque tous les peigne-culs veulent choisir cette profession, ils procèdent au "racolage" de clients en klaxonnant systématiquement pour attirer l'attention d'un ou plusieurs piétons, même si ca revient a klaxonner toutes les 2 secondes ! Et il y a les minibus qui klaxonnent sur leur spot de stationnement pour racoler également tant que le van n'est pas plein.

Alors évidemment, dans les villes hyper touristiques il y a (un peu) plus de restrictions comme l'interdiction des moto-taxis par exemple mais avec autant de pigeons à plumer, il y a toujours autant de taxis tourbillonnant constamment (presque toujours à vide d'ailleurs) et furieusement à travers les rues ! Et ils n'aiment pas les piétons, ces espèces de bâtards qui ne veulent pas claquer leur pognon pour leurs services autant vous le dire !

Enfin il y a le klaxon quasi-systématique du blaireau qui exige son coucou de la part du cycliste qui pédale sur la même route, ça représente pas moins de 75% des conducteurs l'air de rien ! A ce propos je voudrais remercier tout les cyclistes (de toutes nationalités, hein) qui se plient comme des ânes à rendre un salut à tous les glands qui leur klaxonnent dessus: grâce a vous, cette pratique est encouragée et tous les cyclistes sont considérés comme des "putes a salutations" ...

Bref, le Pérou est définitivement l'endroit ou vous avez besoin d'un lecteur MP3 avec de bons écouteurs qui vous isolent du bordel ambiant !

Sinon, les flics sont très corrompus c'est hyper notoire au Pérou. Et du coup personne ne veut faire appel à eux: il y a pas mal de gens qui en profitent pour faire du bruit tard dans la nuit par exemple. Les villes peuvent être très bruyantes quelque soit l'heure, pensez à choisir le bon quartier si vous avez sommeil !

Autrement le risque de fauche est très élevé au Pérou, en tout cas bien plus que dans les pays voisins. Les voleurs ont la réputation d’être très imaginatifs et bien organisés.

Bien davantage de vols de petits malins qui profitent de l'inattention des gens que des attaques réelles du moins. Cela-dit, les histoires de touristes dépouillés par des complices de taxis sont légions à ce que je sache, mais de toutes façons qui a besoin de ce type de service ?

Sinon, un secteur du Pérou en particulier a très mauvaise réputation pour les braquages à main-armée (le seul a ma connaissance), la route du littoral entre Trujillo et Chiclayo au nord du pays. Il est intéressant de le mentionner car le ministère des affaires extérieures continue de l'ignorer depuis des années, préférant à la place relater des risques liés au narcotrafic en déclarant zone rouge des secteurs tout à fait fréquentables de ma propre expérience. J'ai très souvent entendu parler de braquages ou même rencontré à de nombreuses reprises des victimes d'attaques ces 5 dernières années, a chaque fois sur des portions désertiques de ce secteur: en très grande majorité des cyclistes, mais aussi quelques backpackers, certains cyclistes en ont réchappé mais quelquefois avec des trous de balles dans les sacoches !


Autre aspect très ennuyeux du Pérou: l'absence de prix affiches sur les produits dans les commerces, comme en Bolivie. vous aurez à coup sûr un prix pour "gringo" et bon courage pour faire des courses si vous avez l'air trop occidental ! il y a des supermarchés dans les villes assez larges au Pérou mais les prix sont plus élevés que dans les mercados central ou les épiceries ... sans prix a gringo, il faut choisir son poison !


Enfin, tout comme en Bolivie, le risque de contracter la maladie de Chagas demeure, donc gaffe quand on squatte les vieilles baraques en terre battue.



Coût de la vie:


Le coût de la vie au Pérou n'est pas aussi bas qu'on pourrait le croire, en tout cas ça dépend pour quoi. Les petits restos qui servent des menus simple comme en Bolivie ne sont pas trop chers normalement, du moins quand les prix sont indiqués (seulement dans des villes) ou qu'on ne vous annonce pas un prix a gringo. faites tout de même gaffe à ne pas chopper une chiasse avec des précautions basiques: TOUJOURS choisir un resto ou la ou les cuistots sont des femmes et TOUJOURS essuyer les couverts avant de bouffer.

Pour ceux que ça intéresse, les hôtels pas chers sont plus faciles à trouver tant le pays est touristique et ne sont pas toujours si dégueulasses que ça. Évidemment il faut quelquefois essayer de faire baisser les prix, des fois qu'on vous refile un prix a gringo !

La nourriture en général, fruits et légumes mais aussi les produits préparés sont plutôt chers au Pérou, et pas seulement dans les supermarchés. Plus chers qu'en Argentine et presque même qu'au Chili, selon les produits. Bouffer dans les restos basiques de rue revient souvent moins cher à long terme !



L'eau:


L'eau du robinet n'est quasiment jamais potable au Pérou, hormis dans certain cas comme la ville d'Arequipa ou alors dans des micro bleds de la cordillère qui captent l'eau de sources.

Dans la sierra (montagne) l'eau claire est toujours facile a trouver. Sur le littoral ou même dans la partie amazonienne il faut la prendre aux spots classiques comme stations essence, écoles, dispensaires ... etc (et la filtrer après !)


A pieds ou à vélo:


Le Pérou est facilement un des plus beau pays au monde. Il y a de quoi faire pour qui veut voyager à travers, du nord au sud ou l'inverse, d'est en ouest ou même en zig zag tant il y a de possibilités. Progresser à travers la Sierra peut être vraiment difficile, à enchaîner des dénivelés impressionnant et se prendre des écarts thermiques violents mais ça en vaut sincèrement le coup tellement c'est formidable a contempler. La chaleur insupportable, la pluie et les parasites suceurs de sang sont déjà beaucoup moins enchanteurs du côté de l’Amazonie tandis que la côte Pacifique est super ennuyeuse et chiante, mais heureusement la montagne n'est jamais bien loin au Pérou !

Donc avant tout, le pays a 3 gros secteurs caractéristiques bien distincts: la Costa (le littoral Pacifique), la Sierra (les montagnes de la Cordillère des Andes) et la Selva (Amazonie), et 2 grosses saisons distinctes aussi, été et hivers (les printemps et automne ne sont que de courts mois de transitions), qui correspondent aux saisons humide et sèche.


La saison estivale dure grosso merdo de décembre à début avril, janvier à mars sont les mois les plus chauds et pluvieux. Dans la Selva il pleut presque en continu et il fait chaud à crever. Dans la Sierra, il fait moins froid que d'habitude surtout en haute altitude, mais il y a de gros orages de pluie ou de grêle tous les après-midi qui provoquent souvent des éboulements et autres joyeusetés. Sur la Costa il fait chaud et humide mais il ne pleut presque jamais, par contre ils se ramassent des inondations avec les crues des rivières en provenance de la sierra. Mais grâce au réchauffement climatique, le Pérou est régulièrement affecté par le phénomène d'El Niño Costero qui amplifie dangereusement les températures et les précipitations estivales. Ça tombe certaines années sans vraiment que les spécialistes ne soient en mesure de les prédire, comme début 2017 par exemple. En gros et pour faire simple, l'eau de Mer du Pacifique qui devrait être froide (courant de Humboldt en provenance de l'Antarctique) est 5° plus chaude et ca généré plus d'évaporation, moins de vent, encore plus de chaleur et du coup beaucoup plus de pluies sur les reliefs proches de la côte voire carrément sur le littoral et forcément encore plus de dégâts.


Pendant la saison hivernale, il pleut moins et il fait (un peu) moins chaud dans la Selva. Dans la Sierra il ne pleut pas et il fait froid voire très froid la nuit, en tout cas de mai à septembre si El Niño ne rallonge pas l'été. Et enfin il ne pleut jamais, ne fait pas trop chaud et le vent du sud souffle assez fort l'après-midi sur la Costa.

Je vous laisse deviner quelle est la meilleure période pour se balader au Pérou !


Sinon comme je le mentionnais plus haut, les routes du pays ne sont pas forcément les plus tranquilles à arpenter à vélo. Il faut vraiment se méfier des bagnoles autour de vous puisque l'immense majorité sont des "professionnels de la conduite" dont la règle consiste à prendre le plus de risque possible en dépit de leur devoir de transport public. Avoir un rétroviseur est presque vital, surtout si vous voulez vous isoler de la cacophonie ambiante avec un lecteur MP3: il est même souvent plus important de regarder derrière que devant, en particulier en ville !

Sinon, et il me faut le signaler, les conducteurs de camions péruviens sont bien plus corrects et respectueux des cyclistes que le reste, et de loin. Peut être même les camionneurs les moins dangereux du continent !


Enfin, il faut quand même souligner que la majorité des routes neuves sont bien foutues au Pérou, avec une bonne bande d'arrêt d'urgence de chaque côté. Les 3 grandes routes qui traversent le pays du nord au sud (1N&S sur la costa, 3N&S a travers la sierra et la 5N&S en Amazonie) ainsi que plusieurs axes principaux est-ouest ont fait ou font l'objet de grands travaux et rénovations et sont vraiment confortables pour un cycliste. Quand ce n'est pas le cas (principalement sur la 3S au nord du pays), attendez vous à zigzaguer entre les nids de poules sur une route étroite voire à évoluer sur une piste en terre sur plusieurs centaines de km !

Comme en Bolivie, la clôture barbelé est plutôt rare au Pérou, en tout cas en dehors de la région de Lima. C'est forcément plus simple de quitter la route pour bivouaquer le soir, du moins quand le relief le permet !


Cela dit, dans certains secteurs il y a souvent des "villages perpétuels", comprendre des gens (pauvres) qui bâtissent leur baraques tout au long et de part et d'autre d'une route principale sans laisser le moindre espace libre, et sur des centaines de km parfois. C'était le cas surtout dans les provinces du nord d'Ancash, Huanuco et Ucayali de notre expérience, bien plus rare dans la moitié sud du pays. L'ennui est multiple dans ces conditions. En premier lieu, une ascension de montagne se transforme en traversée horrible de village sans fin, avec son lot de taxis et moto taxis qui vont et viennent avec leur talent pour la conduite qu'on leur connaît. Ensuite il y a les putains de clébards en totale liberté qui vous sautent dessus presque à chaque baraque, c'est très amusant croyez moi ! Enfin il ya les gens tout simplement. Dans le meilleur des cas vous avez des km et km de spectateurs assis devant leur baraque qui vous reluquent constamment, après tout mater la route ça occupe et puis c'est gratuit ça serait con de se priver ! Autrement vous aurez des gens qui vous hurlent dessus "gringo, gringo ! " parce que c'est très drôle après tout et puis ça défoule aussi sur des proies aussi faciles que des cyclistes fatigués; ou qui se fendent la poire quand leurs (gros) clébards vous attaquent et manquent de vous faire tomber au risque de vous blesser gravement ... ce sont de grands moments à vivre croyez moi, et puis ça dure longtemps aussi ! Enfin se faire hurler "gringo" 5000 fois par jour c'est quand on est clair de peau, sinon c'est de "mono" (singe) qu'on vous assène à longueur de journée (d'après d'innombrables témoignages de cyclistes français d'origine africaine ou colombiens et équatoriens ) ... je vous laisse apprécier la subtilité de ce genre de personnes. Nous on avait un spray anti-ours canadien pour gratifier les chiens les plus entreprenants d'une bonne grosse giclée de capsaïcine, mais le vent aidant on en a fait profiter plus d'un dans la foulée ^^.

Avant d'attaquer un de ces secteurs, amusez vous à suivre une route avec google map en vue satellite pour vous préparer d'avance !