FAQ (part 2)

La deuxieme partie de la FAQ qui en comportera trois finalement. Oui parceque je suis tres bavard ^^.


Tu manges quoi ?


Tres bonne question. L'alimentation est un aspect incontournable de notre existence, plus encore lorsqu'on depense quotidiennement enormement d'energie a voyager par ses propres moyens. Et que bouffer dans ce cas ? La encore, ca depend. En fait ca peut etre n'importe quoi, seuls 4 criteres a prendre en compte: le poids a trimballer, l'encombrement, l'apport en calories et enfin bien evidemment la consideration budgetaire. Eventuellement, je pourrais ajouter comme details d'importance la possibilite de conserver durablement certains produits et la resistance a certaines conditions climatiques particulieres. Egalement, j'ai choisi d'evoluer sans rechaud et de ne jamais cuisiner. D'un cote ca allege le sac et puis manger est bien plus simple et prend beaucoup moins de temps (surtout quand ca caille ou qu'il flotte !). En contrepartie ca limite d'avantage le choix des denrees et forcement je me retrouve tres souvent a ne bouffer qu'exclusivement le meme repas jour apres jour. Quand bien meme j'aime la bonne cuisine, je peux tres bien bouffer la meme tambouille infame quotidiennement ! Enfin,tout depend des gouts de chacuns ...

Autrement, le regime alimentaire varie surtout en fonction de ce que l'on peut trouver dans les pays traverses. Par exemple, le pain est un element incontournable dans mon cas: on en trouve partout a vil prix et c'est un parfait aliment avec sucres lents. Mais si l'on peut aisement en trouver en Europe, Moyen-Orient, Asie Centrale ou Amerique du sud ce n'est plus le cas en Asie Orientale et du sud est ni en Oceanie (enfin il y a toujours le pain de mie en tranche mais c'est degueulasse et cher de surcroit). Dans ce cas, les sachets de nouilles chinoises sont une bonne alternative car elles peuvent se bouffer crues, un peu comme des chips si vous preferez.
Evidemment, il est difficile d'eviter les carences alimentaires. Faut se demmerder pour caser un peu de tout pour limiter les degats, toujours en fonction des criteres cites plus haut. Il y a plein de conserves a bouffer froides comme les petits poix ou les boites de sardines par exemple. Perso je suis addict de l'ail pour relever le gout et du piment qui arrache la gueule, ca aide souvent a avaler certains trucs. Les flocons d'avoine melanges a de l'eau froide et du sucre font une bonne mixture au petit dejeuner qui a la fois remplit le bide et coupe durablement la faim. Quand les opportunites se presentent, je ne dedaigne jamais d'aller piller un verger ou meme de me goinfrer de fruits sauvages. Dans le pire des cas, je vais acheter des fruits ou legumes pas chers pour me faire de temps en temps une massive cure de vitamines (c'est hyper important et c'est probablement la plus mauvaise carence).
Bref, c'est pas bien complique de s'alimenter a bon marche n'importe ou a travers le monde. Il suffit juste de ne pas etre trop regardant sur le gout et la diversite en somme ...
Pour etre complet j'ajouterai que je mange rarement le soir, meme a velo. Ce n'est pas l'envie qui manque mais je prefere bouffer avant ou pendant l'effort surtout quand les possibilites de ravitaillement sont espacees.



Voyager ca craint ?

Ah l'insecurite ! "Comment tu fais pour gerer l'aspect securite quand tu voyages, et d'ailleurs t'as jamais eu de problemes ?". C'est sans doute la deuxieme question la plus recurrente que l'on m'assene depuis 5 ans ! Alors pour commencer je dirais:  cessez de psychoter ! Je sais bien qu'on nous bourre le mou en Europe a travers les medias avec le fameux "sentiment d'insecurite" mais le monde est un endroit bien plus sur qu'on veut nous le faire croire. Evidemment, je n'ai pas encore mis les pieds sur le continent africain ni traverse l'Amerique Centrale mais j'ai tout de meme pas mal voyage pour avoir suffisamment de recul sur la question.
Avant tout, meme si ca semble evident, je tiens a preciser qu'il vaut mieux eviter les pays en guerre ! Fort heureusement il n'y en a pas tant que ca et il est toujours possible d'emprunter un itineraire bis pour contourner les points chauds. Pour s'informer sur le sujet le site du ministere des affaires etrangeres est la principale source. Meme s'ils ont tendance a etre ultra alarmistes (genre je te place tout un secteur en zone rouge parceque des touristes un peu glands se sont fait braquer il y a 5 ans) et prennent un temps pas possible pour declarer certaines zones autrefois dangereuses a nouveau frequentables, ce site reste malgre tout la meilleure reference. Accessoirement et pour info, les assurances rapatriement (si vous choisissez de voyager avec) ne vous couvrent pas si vous etes dans un secteur deconseille par le MAE ...

A part ca je dois reconnaitre que la securite est rarement une de mes preoccupations majeure. Naturelement il y a des trucs de base a respecter et en general tout se passe pour le mieux. Par exemple les villes sont bien evidement des endroits un peu plus critiques. Le principal risque que l'on encoure, tres loin devant l'hypothetique agression, c'est de se faire faucher un truc: garder son (ses) sac(s) avec soi et verrouiller eventuellement le velo avec un bon anti-vol a une structure solide (de jour seulement) suffit a eviter ce genre de probleme. Pour le reste, et bien il faut tout de meme savoir que les gens mal-intentionnees (et les flics casse-couilles tant qu'on y est) font comme tout le monde: ils roulent avec leurs bagnoles sur les routes. Bref, si vous marchez loin d'un axe routier personne ne sait que vous passez dans le coin (hormis les quelques ploucs que l'on croise de temps en temps, qui de toutes facons ont d'autres chats a fouetter) et c'est la paix royale assuree ! A velo on est bien d'avantage expose a la vue des gens mais on est egalement tres veloce. La seule difficulte consiste dans ce cas a parvenir discretement a se planquer avant d'aller bivouaquer (ou squatter) sinon a mettre le plus de distance possible avec la route. A vrai dire le moment ou l'on est d'avantage expose reste la nuit, mais tant qu'on est suffisamment planque tout ira bien (cf ou dormir?).
Il y a toujours des cas particuliers a gerer mais le but du jeu est de flairer les plans foireux pour mettre les voiles avant l'orage. Par exemple j'evite soigneusement les alcoolos. Tout les gens qui ont un coup dans le pif ne sont pas forcement mauvais a la base, mais j'ai tellement vu de bons gars se transformer en connards violents avec l'alcool que je prefere degager. De toutes facons il est plus facile de distancer quelqu'un de torche a la vodka que de l'affronter ! D'une part les lascards beurres ont plus souvent l'habitude de la baston que vous et puis de toutes facons il vaut mieux pour des raisons evidentes foutre le camps que de se retrouver a exposer d'eventuelles plaies a du sang d'un (ou des) agresseur(s) (sans parler d'une potentielle blessure dans un pays aux conditions sanitaires pourries ...).

De maniere generale, je me fie beaucoup a mon instinct avant de faire confiance a quelqu'un. C'est difficile a expliquer mais j'ai developpe avec le temps une sorte de 6eme sens pour detecter les mauvaises personnes, mon "radar a connards" je l'appelle ^^. C'est tres simple: lorsque je rencontre quelqu'un pour la premiere fois je l'observe directement dans les yeux et je peux savoir avec presque 90% de certitude (les lunettes de soleil c'est la merde !) si cette personne a de bonnes ou mauvaises intentions a mon egard. Ca ne dure rarement plus d'une seconde mais le premier regard trahi toujours le fond de la pensee de quelqu'un, et il faut se depecher de la saisir avant que l'autre n'essaie de la masquer. La plupart du temps j'utilise cette technique pour reperer le commercant qui essaie de me baiser la gueule sur les prix mais ca fonctionne dans plein d'autres contextes aussi. Essayez donc de votre cote, peut etre que ca marchera aussi pour vous ^^.
Enfin la meilleure parade pour eviter les emmerdes ca reste la disuasion. L'apparence y est pour beaucoup: je mesure 1m86. Ca n'a rien d'exceptionnel pour un francais mais dans beaucoup de pays je suis plus grand que la moyenne, et dans certains asiatiques en particulier je fais presque figure de titan ! Avec une barbe fournie et des cheveux longs la degaine est souvent deconcertante surtout avec des fringues un peu niquees et tachees. Avoir un look "cheap" et cultiver un minimum de mimiques theatrales (genre le regard facon Charles Bronson) demotive souvent les gens malhonnetes: beaucoup a perdre, peu a gagner si vous preferez. Bref faire figure d'epouvantail ca aide a tenir a distance les emmerdeurs dans une certaine mesure, les bonnes personnes aussi sans doute mais je ne recherche pas l'hospitalite donc ...



Avec le pognon il y a quelques regles de base a respecter pour s'eviter d'eventuelles emmerdes. Pour commencer, on est tres souvent amene a retirer de grosses sommes en liquide aux ATM, que ce soit en monnaie locale ou en $US: d'une part pour eviter les commissions des banques a chaques retraits et puis parceque quelquefois on ne trouve qu'un foutu distributeur (qui accepte les Visa et/ou Mastercard) par pays ! Bref, se trimballer une grosse liasse de biffetons sur soi n'est pas rare. Evidemment dans beaucoup de pays pauvres un voyageur occidental attire l'attention et eviter de faire etalage de sa "fortune" est un reflexe. Et pour ce faire, il y a quelques petites techniques simples. En ce qui me concerne, je repartis le pactole en 3 "paquets". En premier je vais mettre un peu de pognon (rarement plus de l'equivalent de 20$US) dans un petit sac en plastique, le tout dans une poche du pantalon tres accessible. Ensuite, je prepare genre 2 ou 3 fois plus dans un autre sachet, lui meme place dans une autre poche. Dans les pays a flics casse-couilles avec controles d'identite a tour de bras, je place generalement le passeport dans cette meme 2eme poche. Et puis enfin je fouts le reste du magot avec mon portefeuille dans une derniere poche du futale (oui, j'aime les falzars avec plein de poches ^^), une de celles qui ferme bien sans pour autant etre planquee. Lors d'un achat quelquonque je ne degaine donc que la thune de la premiere poche: s'il faut faire un appoint supplementaire, je preleve dans la 2eme et puis c'est tout !

Autrement puisqu'il est question d'insecurite, je ne peux eviter d'aborder celle qui m'a toujours le plus preoccupe ces dernieres annees: l'insecurite routiere. En circulant a pied cela ne pose aucun probleme, ou alors peut etre seulement quand il s'agit de traverser des rues en ville, car dans l'absolu il est tres facile (et bien plus interessant) d'evoluer loin des routes. A velo c'est une autre histoire, on est constamment en premiere ligne. Dans beaucoup de pays pauvres, les routes sont des veritables coupe-gorges pour cyclistes: il faut etre constamment vigilant pour eviter l'accident. Dans la plupart de ces pays le code de la route est facultatif, c'est la loi du plus fort qui regne et forcement un cycliste ne pese pas lourd dans cette "hierarchie". Pour faire court, dans les pays pauvres la plupart des gens n'ont pas les moyens de se payer une voiture et se rabattent naturellement sur les transports en commun. En Asie neanmoins, le scooter particulier est tres bon marche et ne necessite pas de permis de conduire: resultat, les routes grouillent de scooters qui circulent anarchiquement avec en prime toujours quelques kekes qui s'imaginent etre des pilotes de rallyes. Pour le reste donc, les routes sont le terrain de jeu des "professionnels" du transport, ceux qui la sillonnent en bus et camions de toutes tailles et qui, parcequ'ils la parcourent plusieurs fois par jour et que le temps c'est de l'argent, se considerent comme les rois de l'asphaltes. Avec ceux-la, on a generalement droit a un coup de klaxon plus ou moins appuye avant le depassement, et qui signifie: "degage de la !". Quel que soit la situation, il faut s'attendre a ce que le gland vous double sans meme ralentir ni faire un ecart consequent. Et comme les routes n'ont souvent pas de bande d'arret d'urgence ou bien qu'elle est dans un etat deplorable ou jonchee de gravas succeptibles de provoquer une crevaison, c'est regulierement dangereux pour votre pomme. La seule parade que j'ai trouve (et appliquee au Perou et en Bolivie), c'est de disposer un retroviseur. Et je dois reconnaitre que je passe plus de temps a regarder mon retro qu'autre chose: je me rabats sur le cote pourri uniquement lorsque la situation l'exige !

Enfin je conclurais ce long chapitre securitaire de la maniere suivante: n'ayez pas peur ! Le monde est en tres, tres grande majorite peuple de gens honnetes et plus encore de personnes qui souhaitent vous aider sans arriere pensee. Voyager a pied tres lentement (et de preference loin des secteurs touristiques ou des axes majeurs) permet de faire pas mal de rencontres et de constater cette realite !



A pieds ou a velo ?


Choisir de voyager par ses propres moyens signifie a mes yeux de le faire en utilisant uniquement ses muscles. Bref ca revient a evoluer soit a pied ou avec une biciclette (enfin il y a toujours le pedalo ou le canoe mais considerons surtout l'aspect terrien !). Cela dit, progresser en marchant ou en pedalant est completement different, il s'agit de 2 modes de voyage avec des approches bien singulieres. Si a titre personnel je prefere largement la marche a la pratique du velo, je dois admettre que la petite reine m'a rendu d'enormes services.
Pour remplir cette rubrique je vais faire un copier/coller d'une reponse deja utilisee dans un mail, il n'y a pas de petits profits ^^. Il s'agit en gros de faire un petit bilan des avantages et inconvenients du velo par rapport a la marche. Ca n'engage que moi evidement, car forcement je suis plutot partisan de la marche !

En bien: on va vite forcement (entre 50 et 150 km par jour selon le relief, la meteo, l'envie ... etc) et ca  permet de gerer tres facilement l'eau et la bouffe en ralliant assez souvent des villages voire des villes. Naturellement les durees de visa trop courtes sont plus facile a gerer egalement. On peut charger la machine en eau et en bouffe justement et dans de grosses proportions ca n'handicape pas trop tant que les pentes sont raisonnables (pas besoin de se ruiner en achetant des saccoches, 2 barres en bois fixees avec des colliers de plomberie sur les porte bagages avant et arriere suffisent a poser le sac a dos et autre et de le saucissonner avec des tendeurs). A velo on peut tracer rapido dans les coins pourris ou marcher serait vraiment penible. Ca facilite enormement la gestion des grosses villes capitales et megapoles asiatiques aussi car on peut y rentrer et meme en ressortir le meme jour et le moindre deplacement ou courses ne prend que quelques mn avec l'engin. Il y'a aussi le regard des gens qui change, un cycliste est hyper identifiable contrairement a un marcheur qui est du genre ovni dans la majorite des pays: dans le cas d'un grand type barbu comme moi j'ai du jour au lendemain cesse d'avoir des emmerdes avec les flics !

En moins bien: bin comme on est categorise "touriste" les relations avec l'autochtone deviennent plus "classiques" et mercantiles (bon c'est vrai que mon experiece du velo est en surtout en Asie), d'autant que l'on est oblige de rester sur des axes routiers principaux dans la majorite des pays.  On passe vite dans les coins pourris mais dans les endroits chouettes aussi, pire on les evite malheureusement, car il n'y a pas des masses de choix d'itineraires a velo, c'est la route un point c'est tout. Comme on peut charger d'avantage le velo, on commence a accumuler doucement des trucs superflus et puis on depense plus en bouffe car on peut se faire plaisir sans souffrir de le porter. La meteo c'est plus chiant a supporter a velo aussi, le vent froid, la pluie ... etc, on prend tout dans la gueule en avancant, et il est plus difficile de se rechauffer ! Le vent de face c'est terrible a velo, ca freine et oblige a de gros et penibles efforts: il y a des regions comme les deserts, les hauts plateaux ou les bords de mer ou le vent souffle tres fort et faut s'attendre a souffrir.

En super moins bien: on est prisonnier des routes ! Le velo ne vas pas partout surtout quand il est lourdement charge et on se comporte comme une bagnole a rechercher du bon asphalte plutot que les pistes tappe-cul ou pire encore celles avec du sable. Pour le bivouac du soir ca devient galere car on ne peut pas sortir toujours facilement des routes, c'est souvent la que les habitations sont agglutinees et c'est parfois tres complique de trouver un bon spot (une cloture barbelee ca prend 1 mn a franchir a pied, avec le velo c'est mort surtout si tu veux etre discret). En restant sur les routes on est a la merci des conducteurs de bagnoles et poids lourds ... et a part en Europe ou dans les pays occidentaux, en general les routes sont pleines de connards qui se foutent completement de buter un cycliste ! Il faut savoir reperer ses ennemis: hors des villes ce sont surtout les camions, semi-remorques et bus longues distances tandis qu'en ville les bus locaux ou pire les taxis sont les crevures ! A velo on a des tonnes de problemes mecaniques a gerer, et je ne parle pas seulement des crevaisons. Il faut se trimballer un certain nombre d'outils et de pieces de rechange, il faut pouvoir les trouver aussi et ce n'est pas toujours facile hors des grosses villes. Et puis ca coute cher a la longue forcement. Sur le plan physique c'est tres different de pedaler par rapport a la marche. A velo on doit maintenir un rythme permanent (a part sur le bon plat et les descentes évidemment) pour avancer et la condition physique est primordiale: si on peut marcher avec des douleurs aux genoux par exemple en gerant l'effort, on va souffrir le marthyre en pedalant. Pareil pour l'alimentation, on peut marcher en fringale mais impossible de pedaler l'estomac vide !



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