Ecrit le lundi 15 avril 2013 à 18:00 par Sylvain.

Dans la même rubrique :

• Fiches pays Amerique
• Cartes de voyage
• Le velo pour les nuls - part 4
• Le velo pour les nuls - part 3
• Le velo pour les nuls - part 2
• Le velo pour les nuls - part 1
• Le velo pour les nuls ou comment connaître les pieces de l'engin - Introduction
• Le vent nous portera
• Petites videos a deux balles 2
• FAQ (part 3)
• FAQ (part 2)
• Petites videos a deux balles

Autres rubriques :

• Montenegro
• Albanie
• Grece
• Turquie
• Georgie
• Azerbaidjan
• Iran
• Turkmenistan
• Ouzbekistan
• Tadjikistan
• Kirghizistan
• Chine
• Laos
• Cambodge
• Thailande
• Malaisie
• Indonesie
• Australie

FAQ (part 1)

Cinq années de voyage ça se fête, c'est même l'heure du bilan comme dirait l'autre. A la place j'ai fait une FAQ ...


C'est quoi les visas tout ca ?

S'il y a bien un truc incontournable a piger avant de commencer un tour du monde c'est le systeme des visas. Chaque pays a sa propre politique migratoire pour laisser entrer des citoyens etrangers sur leurs territoires: pour certains c'est d'une facilite deconcertante et pour d'autres il faut faire face a une procedure bureaucratique infernale (et couteuse). Wikipedia donne certainement une tres bonne definition de ce qu'est un visa donc je vais faire l'impasse la dessus. Sinon, pour faire simple, a l'exception des pays occidentaux, de l'Amerique du sud et centrale et de quelques pays asiatiques et africains il vous faudra un visa pour entrer sur le territoire. Pour rester plus longtemps que le permis de sejour gratuit autorise dans les pays sans visas il vous faudra en demander un egalement (a moins de pouvoir faire un aller-retour vers un pays voisin qui a une politique migratoire similaire). Il n'y a pas qu'un seul type de visa, il y a le touriste, le business, l'etudiant, le travail, le resident ... etc, mais pour eviter de me noyer dans des procedures a la con j'ai toujours choisi le touristique classique. Bref, pour obtenir un visa d'un pays il faut se rendre dans une ambassade ou consulat (cf wikipedia pour les definitions) de l'etat en question et en faire la demande. Il faut: remplir un formulaire basique (ou il est souvent conseille de mentir, cf les fiches pays), refiler 1 ou 2 photos d'identite et photocopies du passeport, payer le tarif en vigueur (en $us la plupart du temps) en direct au consulat ou a une banque specifiee, attendre quelques jours puis se repointer sur place pour qu'on vous colle le visa sur votre passeport (ca nique toute une page). C'est tout. Evidement il y a toujours un ou plusieurs consulats d'un pays dans les etats voisins et pas besoin de tout demander a Paris ! Dans 99% des cas la procedure est plus simple, plus rapide et moins chere dans un consulat d'un pays voisin par ailleurs ... sauf si les pays en question sont en guerre ou en froid sur le plan diplomatique ! Quelque soit le visa demande, on a 3 mois pour entrer dans le pays avant que votre sesame ne soit perime sans que la duree de sejour autorisee n'en soit affectee (meme si on attend le 89eme jour pour arriver j'entend) ... sauf pour les visas a dates d'entrees et de sorties fixees a l'avance comme c'est le cas dans toutes les ex-republiques sovietiques d'Asie centrale par exemple. Souvent il est possible de demander une extension de visa lorsqu'on est dans le pays (ca nique une autre page du passeport): la duree accordee, la difficulte de la procedure et le cout varient enormement en fonction des pays (dans les regimes dictatoriaux faut pas trop rever au miracle non plus) ... a chacun de juger si ca vaut le coup ou non ! Voila, les visas c'est le cauchemard qui pend au nez de tout voyageur au long cours: il faut constamment calculer le temps et la distance necessaire pour sejourner dans un pays (par voie terrestre, on entre et sort d'un territoire uniquement par les -voire l'unique- postes frontieres autorises faut-il le rappeler) et etre en mesure de se rendre aux bons endroits pour les obtenir !



Une assurance ?

Les assurances quand on voyage c'est a vous de choisir si vous en voulez une (ce n'est pas obligatoire pour entrer dans 99,9% des pays). On vous vend de la securite, a vous de faire avec ou sans. Je n'en ai pas, ou plus pour etre exact (depuis mon paludisme en janvier 2011). Si vous decidez d'en prendre une, verifiez bien que cela corresponde a vos besoins. Et la chose n'est pas aisee car on vous file un contrat de 10 pages a signer, indigeste au possible a lire avec une quantite impressionante de closes et de sous closes ! Pour autant que je sache, les assurances rappatriements sont valables 1 an. Le contrat de base assure en general un rappatriement en France si necessaire et/ou le remboursement des soins a l'etranger (avec justificatifs) jusqu'a une certaine somme plafond predefinie. Seulement quand on quitte son boulot et qu'on arrete donc de payer ses cotisations et que l'on n'est ni affilie au assedics ni au rmi ... on cesse d'exister pour la secu au bout d'un an. Et les assurances remboursent seulement si on est inscrit a la secu (naturelement, ils oublient de mentionner ce "detail" quand on veut prolonger le contrat passe la 1ere annee a l'etranger ...). Bref pour avoir une couverture complete il faut soit, souscrire a une assurance longue duree qui prevoit le mic mac ou cotiser a la Caisse de Francais de l'Etranger (CFE). Evidemment ca coute une fortune. La reinscription a la secu est un processus qui prend 3 mois que je sache et tout les frais anterieurs sont pour votre pomme. Voila, chacun est libre de decider ce qui lui faut ...

Quel budget pour ce genre de voyage ?

La question du budget pour un long tour du monde est tout a fait legitime car le pognon est vital pour ce voyage. Seulement je n'ai pas de chiffre magique ou de devis cle en main a proposer ! J'ai bosse pendant pres de 10 ans sans contracter le moindre credit et je voyage desormais avec mes economies. Plus y'a de fric dans le bas de laine, mieux c'est: de cette maniere on peut voir venir tres longtemps sans stresser de devoir rentrer ou de bosser dans l'urgence ! En ce qui me concerne, un seul imperatif: depenser seulement pour ce qui est necessaire. Et quand on voyage a 100% par ses propres moyens, en s'affranchissant des modes de transports et d'hebergements ca ne revient pas si cher que cela. Bien sur il n'est pas interdit de s'offrir quelques plaisirs de temps en temps, tout depend de votre magot et du cout de la vie dans le pays ou vous vous trouvez.



Pourquoi partir faire un tour du monde a pied (et a velo) ?

Pourquoi partir ? Dans le top 5 des questions ultra recurrentes qu'on me pose depuis 5 ans c'est probablement celle qui occupe la 1ere place ! "Et pourquoi pas" est generalement ma reponse version courte que je sors de guerre lasse. Il y a probablement des tas de bonnes raisons pour ne pas faire ce genre de voyage comme tout autant de faire ! Decouvrir le monde, rencontrer les gens, les cultures et patrimoines ... bla bla bla, bien sur oui. Mais avant tout c'est un choix de vie de partir longtemps, sans limites, voyager par ses propres moyens et jouir d'une immense liberte sans stress. Bref, ne pas rentrer dans le moule des trucs preformates qui definissent le "tourisme". Rompre la monotonie d'une vie d'esclave paye au lance-pierre, a tourner en rond pendant des annees en se satisfaisant des loisirs de masse, faire ce que l'on attend de vous ... etc. En temps que citoyen de l'Union Europeenne j'ai un tres bon passeport qui me permet d'entrer quasiment dans presque tout les pays du monde et j'ai grandi dans un "pays riche" ou mes economies pesent lourd dans la plupart du reste du monde: la chose etait faisable je suis donc parti !

Ou dormir ?

Dormir c'est vachement important, on consacre de un tiers a la moitie de son existence a pioncer ! Et quand on passe ses journees a marcher ou pedaler c'est meme tres souvent la moitie tellement cette phase de recuperation est vitale. Et ou dormir donc ? Et bien partout que je sache, et gratuitement qui plus est avec une simple tente. Une seule regle: etre bien planque. Dans la nature loin de tout la tache est aisee mais ce n'est pas toujours le cas dans certains pays a forte densite de population rurale. Mais il y aura toujours un angle mort quelque part, la ou personne ne passe jamais ou ne vas plus apres une certaine heure. Bien sur il y a toujours des contraintes a prendre en compte. L'accessibilite par exemple est  totalement differente a aborder que l'on soit a pied ou a velo: en marchant avec un seul sac sur les epaules il est tres facile d'acceder n'importe quel endroit bien planque, en contrepartie le velo permet de couvrir d'avantage de distance et d'augmenter les opportunites de trouver un bon spot ou de s'eloigner rapidement d'un axe ou d'un secteur peuple. Les conditions meteo influent enormement sur les possibiliter de bivouaquer egalement, la tache est plus compliquee cela va sans dire. S'eloigner des secteurs urbain est important mais egalement des zones d'habitations quand les locaux ont la mauvaise manie de posseder des chiens: en effet ces maudits quadrupedes ont une excellente audition et peuvent passer la nuit a aboyer au simple son de crissement de poil de barbe sur l’encolure du duvet !
Mais on trouve toujours des solutions. Ne pas etre repere c'est la garantie de passer une nuit tranquille car les gens mal intentionnes vont rarement s'aventurer dans la nature de nuit. Plus on s'eloigne d'une voie carrossable et plus les probabilites de rencontrer un emmerdeur se reduisent d'ailleurs. Dans certains pays les locaux se contrefoutent du type qui bivouaque en camping sauvage et la tache est encore plus aisee, dans d'autre c'est l'inverse et le premier qui vous repere va s'empresser de colporter la nouvelle a qui veut l'entendre et il faut s'attendre a voir debarquer une foule de reluqueurs ou des flics selon le degre de curiosite ou de parano local. Il faut composer avec !
Dans beaucoup de pays, le squatt est une tres bonne option.  La aussi il faut etre tres prudent et choisir soigneusement le spot. La discretion est vitale car d'une part le squatt est bien souvent encore plus mal apprecie que le bivouac et que les lieux sont toujours accessibles a tout venant. Par exemple les week-ends sont quelquefois plus compliques car il y a plus de risques que des gens se ramenent pour picoler ou se shooter discretos. Dans ces cas la certains edifices publics comme les ecoles par exemple sont de bonnes alternatives. Les edifices pour animaux comme les etables ou les bergeries sont plutot des mauvais plans car ils grouillent de vermines comme les puces !
En ce qui concerne les villes j'utilise le reseau Couchsurfing. Ca demande de la preparation car il faut consacrer un peu de temps d'avance sur internet a trouver des hotes puis les contacter mais dans l'ensemble ca fonctionne plutot bien. Dans certains pays particulierement bon marches l'hypothese d'aller dans un etablissement payant est envisageable et parfois meme plus rentable sur le plan comptable: dans les pays pauvres les membres de CS sont presque exclusivement des expatries avec une bonne situation qui vont vous entrainer dans des bars ou restos chers !
Voila, j'ai fait presque le tour du truc. Reste la technique de se faire inviter par l'autochtone. Je l'utilise tres rarement (de 0 a 2 fois par an) meme si j'en connais toutes les ficelles. Mais ca serait trop long a expliquer !



Quelle distance parcourue en moyenne ?

Autre question qu'on me pose invariablement a chaque fois. La reponse ? Aucune idee. Ou du moins pour etre plus exact ca serait: "Ca depend".  Il y a tellement de facteurs a prendre en compte qu'il m'est impossible de donner ne serait-ce qu'une fourchette: la durée du jour, le climat, le relief, l'etat du terrain, la forme du moment, l'humeur, le contexte local, le temps imparti du visa et ses possibilites de renouvelement ou d'extension, les problemes de matos a gerer ... etc, la liste est longue ! Et puis, en ce qui me concerne, ce voyage n'est pas une competition. Je n'ai rien a prouver et le mot "performance" ne fait pas parti de mon repertoire. Ce voyage est surtout un mode vie, a savoir du vagabondage. Avec un objectif a plus ou moins long terme, une direction globale et des contraintes administratives, geographiques, climatiques et migratoires a prendre en compte, mais du vagabondage quand meme. Donc le leitmotiv c'est avant tout de se faire plaisir et d'eviter de se faire chier dans la mesure du possible ! S'il faut se faire violence a marcher 50 km un jour, je suis capable de le faire, mais si je peux trainer faire du 5 a 10 bornes journalieres n'est absolument pas un probleme, bien au contraire. A velo, la progression est naturelement plus rapide, du moins quand la surface des pistes n'est pas trop pourrie et que le vent ne souffle pas de face ! Avec le velo je peux au moins annoncer un chiffre: je vais en moyenne 3 fois plus vite qu'a pied.