Premiers jours au Cambodge

ma premiere semaine au Cambodge, Cambodge part 1 Veun Kham - Phnom Penh 24.10 - 02.11.2010

Apres un passage de frontiere eclair avec obtention du visa en 5 mn chrono (on se demande ce que peuvent bien branler les consulats avec leurs delais de 2 a 5 jours ouvres !) je penetrais au Cambodge. Il y avait bien ces petites taxes ici et la genre 2 $ pour quitter le Laos puis de 1 $ par tampon (y'en a 2) pour entrer au Cambodge, qui bien qu'affichees m'avaient l'air tout ce qu'il y a de plus malhonnete ! Ils ont tout pige ces douaniers, il faut viser petit et on amasse a coup sur. Dans la foulee je progressais a travers le nord est du pays direction Stung Streng. Ce secteur etait particulierement vide, pres de 60 km de zone forestiere avec quelques rares habitations. La configuration etait la suivante: il y avait la route, les bas-cotes,  une zone de 200m vaguement clairsemee puis la foret vierge. La presence reguliere de petits panneaux rouges a tete de mort avec "danger mines" marque dessus passe le bas cote devait sans doute expliquer la faible presence humaine dans le coin, il y avait meme souvent des barraques abandonnees en ruine. Pas question d'aller faire une ballade en foret !

Jusqu'a Kratie, 150 km plus au sud, le paysage restait inchange. Ce qui n'etait pas si desagreable en soi mais assez difficile a gerer pour le bivouac nocturne. L'ideal etait de trouver une cabanne sur pilotis abandonnee autrement je devais dormir sur un sol deja franchement bien pietinne pour eviter de prendre des risques avec les mines. Passe Kratie, je quittais la route 7 qui faisait un long detour vers la frontiere vietnamienne pour m'engager sur un axe secondaire le long du Mekong. Passe ces 150 km de piste se trouvait Kompang Cham et l'un des tres rares ponts qui permettait de franchir l'enorme fleuve Mekong et acceder a la partie occidentale du pays. A partir de ce moment je quittais definitivement les forets pour m'engager dans l'univers des rizieres. Tout au long de cette piste le long du Mekong j'allais suivre un itineraire de type "village perpetuel" car il y avait continuellement des habitations de part et d'autre de la route. Ca ne variait pas d'un iota: une range perpetuelle de maisons de chaque cote avec le Mekong en arriere plan sur ma droite et les vastes plaines innondees sur la gauche. Je traversais les terres des "Chams", ces cambodgiens musulmans du nord est qui se distinguaient nettement des khmers boudhistes. Ce ne fut pas particulierement un bon souvenir car pendant 2 jours je ne connaissais pas la moindre minute de tranquilite. A devoir pedaler des heures pour trouver les rares opportunites de bouffer ou tout simplement d'aller pisser sans avoir 10 spectateurs minimum masses en quelques secondes autour de moi ! A me prendre dans les oreilles des salves de "Hello ! Hello ? HELLO, HELLO, HELLO ..." en continu et sans le moindre repit. Je passais une nuit devant une ecole primaire (avec l'accord d'un des instits anglophones) et aussitot la nuit tombee, je me farcissais le ballet des curieux qui se pointaient avec leurs lampes torches qu'ils me braquaient systematiquement sur la gueule ... jusqu'a ce que je les chasse, completement excédé en hurlant comme un putois ! Evidemment j'avais le droit peu de temps apres aux flics et je parvenais a m'en debarrasser avec a peine plus de diplomatie. J'aurais peut etre du faire le detour vers le Vietnam finalement ! Surtout que mon velo etait au bord de l'auto-destruction sur cette piste paticulierement defoncee dans la partie finale (je me souviens avoir nique 4 rayons de la roue arriere d'un coup dans un profond nid de poule !). En tout cas, passe ces quelques jours j'avais nettement la sensation d'etre dans le tiers monde, bien plus qu'au Laos. Les gens du coin manquaient de presque tout et les ONG internationales etaient omnipresentes. J'avais meme ete le temoin de la visite d'un ponte de l'administration americaine en helico qui venait innaugurer avec son impressionant service de securite un dispensaire US aids !

Passe Kampong Cham il ne me restait plus qu'a rejoindre Phnom Penh 130 km plus loin. Le secteur etait completement inonde en cette fin de saison humide et toute la plaine entre le Mekong et le lac Tonle Sap etait recouverte de 1 a 10 m d'eau a l'exeption de la route et de quelques bosses surelevees. Toutes les baraques du coin etaient baties sur pilotis et les paysans sillonaient toute ces etendues sur leurs barques entre les cimes des arbres qui emmergeaient de l'eau. Ce n'etait pas une catastrophe naturelle, l'inondation annuelle de cette region etait tout ce qu'il y a de plus normal: le lac Tonle Sap absorbait en grande partie les crues du Mekong et le reste envahissait les plaines. En parlant d'eau, il m'avais fallu m'adapter rapidement au contexte pour subvenir a ma consomation quotidienne de 5 a 7 L. Dans les secteurs forestiers j'avais vite appris a reperer les pompes a levier dans chaque village, souvent dans la cours des ecoles voire quelquefois planquees entre 2 maisons. Ces pompes, exclusivement fournies par des ONG, permettaient de puiser de l'eau claire depuis une vaste citerne souterraine (de l'eau de pluie sans doute). Tout les villageois y fesaient le plein avec leurs bidons et certains y prennaient leur douche ... du coup je ne m'etais pas fait prier pour les imiter ! Dans les secteurs inondes la tache etait plus compliquee par contre. Il n'y avait pas d'autres solutions que de demander de l'eau de pluie aux gens du coin. En general je me servais dans les enormes cruches alignees devant les habitations sous les gouttieres ou aupres des citernes des pagodes boudhistes. Dans tout les cas j'utilisais le filtre mais au moins j'avais une eau de bien meilleure qualite que celle du Mekong que je buvais au Laos !

Arrive a Phnom Penh je pouvais enfin depanner mon velo en passant par les petites echoppes de reparateurs "discount" du quartier de la ville alloue aux cycles (pres d'une centaine de boutiques de reparateurs-vendeurs !). J'en profitais egalement pour trouver une lotion en pharmacie pour en finir definitivement avec les petits morbaques qui me bouffaient les jambes depuis presque 2 semaines ! Il faut reconnaitre que le truc etait efficace car en moins de 2 jours j'en etais debarrasse. Je dois reconnaitre qu'a force de croiser des chiens galeux plusieurs fois par jour sur la route, ca avait commence a me travailler un peu l'esprit ces conneries ! Je decouvrais la capitale cambodgienne en la parcourant en long et en large avec mon velo et l'exercice etait ma foi plutot sportif. La ville fourmille de 2 roues ainsi que de rutilants 4x4 et la circulation etait un veritable enfer ou il ne fallait pas hesiter a jouer des epaules pour se faufiler et forcer le passage au culot. Curieusement j'ai adore ca ! Autrement il n'y en avait que pour les scooters-taxi et les tuk-tuks (charette attelee a un scooter) dans les rues de la capitales: les premiers avaient les faveurs des khmers tandis que les autres fesaient l'essentiel de leurs affaires avec les innombrables touristes de la ville. C'etait a se demander s'il y avait une mafia des taxis dans cette ville car la plupart d'entre eux proposaient des "services speciaux" a la nuit tombee (comprendre: drogues et putes) !

Article suivant :
Tourisme humanitaire

Commentaires

Haha ça me fais bien rire quand tu parles des "hello", "alo" ou encore "my friend" par lesquels on se fait scander en permanence au cambodge ! En dehors de ça c'est des gens merveilleux, et on ne peut pzds leur en vouloir de tenter de gagner leur croute !

Ajouter un commentaire
(obligatoire, ne sera pas publié sur le site)
(facultatif)