Ecrit le vendredi 21 janvier 2011 à 11:29 par Sylvain.

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petite escapade hivernale dans le desert

Juste après le parc du Golestan et sa foret commence le désert. Et la transition est vraiment nette: 1 ou 2 km de maquis et puis plus rien, juste de la terre et quelques touffes de plantes épineuses au ras du sol. Alors que la vallée s'élargit pour laisser place a un vaste plateau vallone, je quitte la route pour partir plein est. Je fais quand même le plein de bouffe et de flotte histoire de voir venir et je vérifie mon emplacement sur ma carte de pacotille auprès d’un policier qui s’occupe de la circulation dans le secteur. Celui ci me supplie presque de rester sur la route car le désert est très dangereux: des loups, des tigres memes y rodent … mouais, et pourquoi pas des sorcieres ou des dragons ! Marcher dans le desert est vraiment relaxant, c’est magnifique, calme, le sol est assez ferme pour avancer facilement et on voit loin, tres loin selon les reliefs. La journee il fait toujours relativement chaud quand le soleil tape, meme si le vent est plutot frais.

Par contre la nuit la température redescend rapidement dans le negatif et le vent redouble. Tout les 15 km environ, parfois moins, le ravitaillement en eau est possible dans des petits villages dont toutes les batisses sont faites de pierres et de terre sechee. Cela donne un charme supplementaire a cette region, tout semble etre reste en l'etat depuis des centaines d'annees. J'aurai egalement l'occasion de visiter une vielle forteresse persane en ruine dont les fondations et les sous-sols demeuraient plus ou moins en bon etat, le depaysement est total !

Passe 3 jours de ballade dans le desert, j'allais commencer a prendre serieusement de l'altitude en penetrant un secteur particulierement montagneux. Je n'avais pas vraiment d'idee precise auparavant quant a la direction a prendre, vers le nord ou par le sud-est, mais la meteo allait rapidement motiver ma decision. En effet, pile le jour ou j'attaque les montagnes a proprement parler, l'hivers fait brutalement son apparition. Une bonne tempete de neige avec un vent de face puissant pendant 2 jours alors que je passais plusieurs cols. Fini la marche en chemise sous le soleil, les gants, la capuche et les doubles couches allaient etre de rigueur.

Je regrettais aussitot d'avoir tondu ma barbe la veille lors d'une invitation a manger dans un village ! Ca sera donc vers le nord et Bojnurd que j'allais me diriger tandis que je retrouvais une petite route de montagne s'y rendant. Une fois rendu dans la grande ville, je la quittais rapidement pour m'engager dans une petite vallee parrallele partant vers l'est. Le temps allait s'arranger par la suite, le soleil faisant son retour, mais les temperatures demeuraient encore tres fraiches. Pendant cette periode je regouttais aux joies des nuits passees en grottes ou alors dans les cabanes agricoles en terre paumees dans les champs. En effet a aucun moment pendant cette semaine je ne dormirais chez l'habitant: essentiellement par choix car il m'est arrive d'avoir des invitations mais toujours avant midi, c'est pourquoi j'ai toujours decline.

Quoi qu'il en soit, dormir dehors, meme en hivers, n'est pas si terrible du moment que l'on dispose du materiel approprie. En redescendant vers Shirvan, un type arrete sa bagnole et insiste pour que je monte dans sa tire. Des propositions comme celle-la j'en ai a la pelle regulierement, tant les gens du coins ne comprennent pas que l'on veuille marcher tout simplement et encore moins loin des grand axes. A chaque fois je refuse en remerciant poliment, c'est que je voyage a pieds moi ! Mais ce coup la, j'ai affaire a un flic et il insiste: “c'est dangereux, il y a des chiens, des loups, des tigres … etc” (avec les mimes correspondant a chaque animal, c'est tres comique !). Et vas-y que je te prends le sac a dos et que je te le fous dans le coffre … 15 km plus tard, je suis lache en plein centre ville de Shirvan tandis que mon “sauveur” s'en va, satisfait d'avoir accompli son devoir (apres avoir controle mon passeport, c'est un flic tout de meme !). Quel boulet !