a travers la

la fort peu passionante traversee de la riche region balneaire de la mer Caspienne, Iran deuxieme partie Rud Sar-Babol Sar 01/01-10/01/2010

Passe les 10 premiers jours, je me suis engage sur la partie sud a proprement parler du littoral de la mer Caspienne. Depuis Rud Sar jusqu'à Babol Sar j'ai pour ainsi dire traverse la « riviera » iranienne, le secteur le plus touristique de la cote, le plus frique indeniablement, bref le plus chiant a parcourir a pattes. Cette portion se caracterise par une mince bande cotiere, souvent a peine plus large de 5 km, coince entre la mer et une chaine de hautes montagnes dont certains sommets avoisinent les 4000 m. Ici, pas de rizieres, ni d'elevages d'ovins et de bovins mais une urbanisation quasi ininterrompue de bout en bout. Mais le plus grand probleme auquel j'ai ete confronte, c'est que le bord de mer est devenu quasiment inaccessible. En effet, le littoral est truste en permanence par des residences et villas fortifiees facon « bunker », avec murs de plus de 2 m de haut et barbeles a profusion. C'est assez edifiant, le littoral est quasiment « privatise » dans son integralite. Cet etat de fait fut assez lourd de consequences en ce qui me concerne: non seulement je me suis retrouve oblige d'evoluer en permanence sur la route la journee mais il m'aura ete bien difficile de trouver des coins retires pour dormir sous la tente a la nuit tombee. Prisonnier de cette foutue route, c'est le mot. Des journees entieres a marcher sur le bas cote de la route avec un quota de 300 coups de klaxons par jour de la part d'automobilistes qui exigent un petit coucou de la main en retour … qu'ils n'obtiennent pas car j'ai autre chose a foutre eta penser qu'a jouer la miss France ! A la tombee de la nuit, c'est la course contre la montre pour trouver un spot potable soit sur des terrains vagues pres de la mer, suffisament planques de la faune nocturne des amateurs d'heroine qui frequentent la plage ou alors en renouant avec mes bonnes vielles habitudes europeennes du squat d'immeubles en construction.


Rien de bien passionnant, en fait le veritable interet de cette periode reside dans les rencontres qu'il m'a ete permis de faire. Des rencontres avec des iraniens parfaitement anglophones qui auront ameliore le confort de mon ordinaire mais surtout grace auquels j'ai pu commencer a entrevoir cette societe iranienne si particuliere. Car s'il y a bien une raison pour laquelle je voyage, c'est pour apprendre et comprendre le fonctionnement des pays que je visite et depasser les cliches que l'on nous sert dans nos medias. L'ennui, c'est que dans la majorite des cas, quand on rencontre des gens on passe generalement  presque tout son temps a parler de soi pour repondre a la curiosite de vos interlocuteurs. Heureusement, grace a la pratique de l'anglais mais surtout a grande facilite avec laquelle les iraniens ont de parler de leur pays avec un etranger, j'ai pu comprendre pas mal de choses. La plupart des personnes que j'ai eu la chance de rencontrer m'ont fait part de leur ras-le-bol de la societe iranienne cadenassee par le regime islamique: leur existence est bridee par d'innombrables interdits et presque tous se plaignent du manque de libertes. Mais dans l'ensemble c'est le fatalisme qui predomine, et la plupart se contentent de vivre leur vie en jouissant de temps en temps de quelques loisirs interdits en prive. Parmis les plus privilegies, il y a ceux qui vivent dans ces fameuses residences et lotissements de bord de mer, isoles par de hauts murs et dont l'entree est gardee par un vigile: a l'interieur la plupart vivent comme des occidentaux et quelque fois le port du voile est moins systematique chez les femmes. De maniere generale, l'alcool se trouve facilement sur le marche noir, a des prix toutefois eleves et l'opium egalement mais a meilleur marche. Je devrai ajouter egalement au sujet de l'Iran que sa jeune population souffre du syndrome « cubain »: le systeme educatif est d'un tres bon niveau dans le pays et beaucoup d'etudiants diplomes ne trouvent pas de travail neanmoins. Les fameuses sanctions economiques votees par l'ONU portent un coup assez severe au développement du pays sans pour autant destabiliser le pouvoir central, en gros c'est toujours les memes qui trinquent …


Cela dit j'aurai tout de meme passe l'immense majorite de mes nuits sous la tente pendant cette periode, le timing serre de mon visa me contraignant a marcher du matin au soir et a decliner les invitations que l'on me proposait trop tot dans la journee.

Puisque je passe mes journees sur les routes je vais parler des bagnoles. Et pour cause, pres de la moitie des caisses en circulation sont francaises, essentielement des Peugeots mais aussi pas mal de Renaults et de Citroens. Elles sont fabriquees en Iran et quelque fois on trouve des modeles hybrides avec la carrosserie Peugeot et un moteur GPL iranien ou japonais. Y'a des moments ou je me croirais revenu en France ! Les iraniens adorent leurs bagnoles etil faut reconnaitre que le tres faible cout du carburant incite a en posseder une: environ 1 USD pour 10 L d'essence, c'est encore moins cher que l'eau ! Cela dit, les automobilistes doivent respecter un quota de 100 L par mois maximum

Un dernier detail: la meteo. Hormis deux journees de pluie ininterrompue j'ai beneficie d'un climat extraordinairement printanier pour un mois de janvier. La plupart du temps je marchais en chemise et j'ai récupéré partiellement mon bronzage de cet ete tant l'ensoleillement etait au rendez-vous ! Enfin pour finir, la region est renommée pour sa production d'oranges: c'est bien simple, on trouve des orangers partout meme en plein centre-ville. J'en ai bouffe des kilos quotidiennement , autant vous dire que je suis pas pres de chopper le scorbut !


 

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