les adieux a la mer Caspienne

derniere portion de littoral avant de rejoindre le nord est montagneux du pays, Iran troisieme partie  Babol Sar-Gorgan 11/01-16/01/2010

Après Babol Sar, la route principale part plein sud dans la plaine avant de rejoindre plein est la ville de Gorgan. L'angle sud-est du littoral de la Caspienne est très peu desservi par les grands axes routiers en raison sans doute d'une installation militaire puis de l'immense lagune qui fait face au port de Bandar-e-gaz. Pour me changer de cette longue période de bitume, j'ai décide d'aller couper a travers ce secteur en prenant soin d'éviter le littoral a proximité de Babol Sar dans un premier temps. J'avais fait la connaissance de policiers en patrouille sur la route qui mène a cette ville la veille qui m'avaient invite a m'arrêter en soirée a leur commissariat pour manger avec eux. Grâce aux jeunes appelés du service militaire anglophones j'ai pu discuter pas mal et obtenir des copies de cartes de la région jusqu'à Gorgan. Fait assez inédit, j'allais passer plusieurs heures au commico a discuter avec tout le monde, y compris le boss, bouffer avec eux puis camper devant leur caserne sans même que l'on me demande mon passeport pour un contrôle ! Le lendemain je retrouvais certains des policiers tandis que je marchais l'après-midi vers le sud-est et étais a nouveau convie a un repas dans un algeco avant de repartir le sac blinde de provisions. C'est aussi ça l'Iran, parfois les flics vous invitent !


Par la suite j'allais retrouver le littoral en repiquant vers le nord. Je n'allais pas être déçu  : près de 20 bornes de pur bonheur a marcher sur une immense plage déserte avec les marécages de l'autre cote … avant de retrouver la route et ces putains de résidences qui monopolisent le bord de mer. Trop c'est trop, je décidai de partir direct sud-est dans la campagne et de faire mes adieux a la mer Caspienne qui m'aura tenu compagnie pendant plus de 3 semaines. Dans les petits bleds agricoles de la plaine, mon passage est plutôt remarque. Personne n'a l'habitude de croiser un etranger, qui plus est a pied et les invitations fusent de partout. Cependant mon timing m'impose toujours d'effectuer un minimum de 20 km par jour donc je decline la plupart du temps. C'est frustrant. Cependant le changement est raffraichissant en comparaison du littoral. Aux environs de Neka je retrouve le grand axe routier principal que je dois suivre jusqu'à Gorgan ou je dois arriver avant le terme de mon visa de 30 jours. Je retrouve egalement les bons vieux controles policiers suspicieux des premiers jours, toujours sans problèmes particuliers. La marche a proximite de la route n'a rien de passionnant comme auparavant, mais j'aurai l'occasion d'assister presque en direct a 2 tres graves accidents de la route a 2 jours d'intervalle: le premier, un gros carambolage d'une dizaine de voiture avec tole pliée et hémoglobine en quantite et le second, un pick-up qui prend feu apres plusieurs tonneaux … beaucoup de monde s'affairait a éteindre l'incendie sans succes tandis je pouvais apercevoir un bras s'agiter par une fenêtre. C'etait assez flippant et dans les 2 cas je ne me suis pas attarde sur place, le voyeurisme ce n'est pas mon truc et de toute façons ma présence etait inutile.


Apres tout ce temps en Iran j'ai commence également a me roder aupres des commerçants en repérant les margoulins qui me niquent sur les prix. En effet, si les prix des denrées alimentaires ne sont pas bien eleves dans ce pays (pour vous donner une idee, un pain coute a peu pres 10 centimes d'euros), les epiciers n'affichent jamais les prix de leurs produits et la note peut varier du simple au double selon le commerce. Desormais, j'ai une idee assez precise de la valeur des aliments et puis je suis devenu en quelque sorte « physionomiste » pour reconnaitre les petits malins qui veulent profiter du « touriste » car la plupart du temps la maniere avec laquelle ils me regardent les trahissent avant meme que je ne choisisse quoique ce soit. C'est comme ca, j'ai horreur qu'on me prenne pour un con !

Comme partout dans le monde, les iraniens aiment le football et connaissent assez bien les equipes des grandes nations du ballon rond. Mais la particularite ici, c'est que les gens sont fans de Zinedine Zidane non seulement pour son talent de joueur mais aussi, et on me le rappelle systematiquement, parcequ'il est musulman. J'avoue que je ne m'etais jamais pose la question auparavant tellement ce detail a peu d'importance en France mais au regard de la societe iranienne cet aspect de zizou est naturellement mis en avant. Sinon j'ai droit aux vannes comme quoi Thierry Henry joue au foot avec les mains, et ca je sens que je vais y avoir droit pendant longtemps encore !


L'operation renouvelement de visa se passera finalement avec une facilite deconcertante au bureau de la police des etrangers de Gorgan: une heure montre en main pour une rallonge d'un mois ferme. Il faut dire que j'ai beneficie d'un concours de circonstances incroyablement favorable. Tandis que j'approchai des faubourgs de Gorgan, un type s'arrete en bagnole pour me parler: il s'avere qu'il est professeur d'anglais dans un college de la ville et quand je lui explique mon probleme d'extention de visa il m'apprend qu'un de ses meilleurs amis travaille justement dans le bureau de police concerne ! Au final,  apres avoir passe la nuit dans son ecole j'effectue les demarches avec lui a mes cotes comme interprete de luxe pour obtenir un mois supplementaire de visa. La police des etrangers ne delivre que des extensions de 15 jours mais dans mon cas le boss du bureau a fait une petite exception. Elle est pas belle la vie ? En meme temps, Mashad est en quelque sorte une ville sacree de l'islam chiite et le fait que je veuille m'y rendre a pied a fortement contribue dans la validation de ce mois de visa. En tout cas, un mois c'est amplement suffisant pour rallier Mashad sans courir, et la prochaine extension me suffira  pour effectuer les demarches consulaires a Teheran puis rallier le Turkmenistan.

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