Premier pas en Iran

Sylvain a la plage, Iran premiere partie Astara-Rud Sar 21/12/2009 – 01/01/2010

Me voici en Iran depuis bientôt 10 jours tandis que je suis a Rud Sar. Je dispose d'un visa de 30 jours mais pour l'instant je me contente de progresser vers l'est. Je mise sur une prolongation d'un nouveau mois lors de demarches que j'effectuerai au dernier moment. Je n'envisage pas encore le detour sur Teheran pour le prochain casse-tete de mes visas a venir (liens) pour le moment.

En attendant je decouvre un nouveau pays avec le depaysement  qui va grandissant toujours un peu plus depuis que j'ai quitte la France. Premiere difficulte: nouvelle langue (le farsi) mais surtout nouvel alphabet qui s'avere definitivement illisible pour moi. J'aurai pourtant beneficie d'une transition en douceur les 5 premiers jours car les habitants du secteur que j'ai traverse parlaient le talysh (dialecte azeri du sud) et comprenaient quand je baragouinai mon maigre repertoire en turc. Depuis Anzali et ses environs il n'y en a que pour le farsi et la je suis bien d'avantage a la peine ! Fort heureusement il m'arrive de croiser des personnes qui parlent anglais et tout devient plus facile.


Autre changement radical avec le pays precedent: l'attitude de ses habitants. Fini la cupidite et l'inquisition (presque) systematique, ici la plus grande preoccupation des iraniens est de montrer qu'ils aiment les etrangers et qu'ils ne sont pas les fanatiques qui passent le temps a bruler des drapeaux americains et a jurer la perte d'Israel. Cela dit, de maniere generale, etre de nationnalite europeenne, de preference d'un pays non implique dans le conflit irakien passe mieux. Meme si les iraniens sont toujours tres curieux et desireux de vous poser les memes questions recurentes, ils sont generalement moins insistants que peuvent l'etre les azeris voire parfois les turcs. J'ai decouvert egalement une population tres accueilante et hospitaliere qui n'a de cesse a vous proposer a manger. Que ce soit le boulanger qui refuse votre argent, des gens qui vous propose de manger chez eux ou quelque fois des types en voiture qui s'arretent pour vous tendre un plat a emporter ! Pour le coup je commencerai presque a culpabiliser a accepter, et je refuse a tout les coups. Par contre si le type insiste je me fait pas prier !


Autre aspect marquant: l'omnipresence de la religion. L'Iran est une republique islamique et ca se voit au premier coup d'oeil. Mon arrivee en Iran coincide avec la semaine de celebration du martyre de l'Imam Hossein (a l'origine du schisme avec l'islam sunnite si j'ai bien compris) et tout les villages et les villes, les maisons, les voitures sans parler des mosquees sont decores de bannieres noires et vertes. Les mosquees a ce titre diffusent regulierement et parfois jusqu'à des heures tardives via des hauts-parleurs des preches et des chants dans tout le perimetre ( ce qui peut etre chiant quand on essaie de dormir sous sa tente non loin d'un village !). La television (hertzienne) une fois encore est tres revelatrice de l'importance de la religion: sur toutes les chaines il y a tres souvent de (tres) longues sequences de chants religieux ou d'interminables monologues de barbus en plan fixe … pas tres rock'n roll quoi ! Regulierement, j'ai eu l'occasion de croiser des parades celebrant Hossein avec des gens tout vetus de noir qui se frappent le torse avec la main droite voire quelque fois le dos avec des mini-fleaux de chaines a toute heure de la journee.

Le fait d'evoluer dans un pays qui connait un contexte international et interne tres tendu me rend tres prudent lors de conversations et surtout concernant la prise de photos. En effet, tandis que la contestation est toujours active a Teheran et que l'ONU s'apprete a voter de nouvelles sanctions a l'egard de l'Iran, je me garde bien de commetre des gaffes. Pendant cette premiere dizaine, je n'ai connu que 3 controles de police (a chaque fois dans ou pres d'une ville) avec petit interrogatoire suspicieux de rigueur et eppluchage du contenu de mon appareil photo numerique. Rien de bien mechant, mais au moindre pet de travers je sens bien que ca peut devenir tres complique …


Enfin je vais aborder le sujet du paysage du littoral de la mer Caspienne puisque c'est la que j'evolue. Le timing de visa serre, voire incertain me conduit a prendre l'itineraire le plus direct, soit longer le bord de mer. Rien de bien folichon, c'est a peu pres toujours la meme chose: la mer sur ma gauche, les montagnes sur ma droite et moi qui marche sur le sable du matin au soir. Le climat quant a lui est tres tempere mais surtout humide. Humide, oui c'est le moins que l'on puisse dire car pour commencer, a l'exception des villages, des routes et de la plage tout est innonde de 15 a 50 cm d'eau dans le secteur a cause des rizieres. Ensuite, la meteo peut etre qualifiee de britanique: jusqu'à midi un brouillard tenace plane tout au long du littoral avant de laisser la place a un temps tres couvert, parfois pluvieux et quelques fois a de rares éclaircies. Bref, la plage c'est mon fil conducteur, du moins quand elle n'est pas interrompue par une des innombrables rivieres qui se jettent dans la Caspienne. Dans ce cas, il m'est arrive que des pecheurs me fasse la traversee sur leurs barques, d'effectuer le passage sur de vieux troncs d'arbre ou un gazoduc assez large voire de me farcir le detour par la route pour trouver un pont. En tout cas, tout sauf tremper le moindre orteil dans ces eaux tres souvent nauseabondes qui tiennent le plus souvent de l'egout. Car s'il fallait souligner un defaut ici, ca serait sans la moindre hesitation le peu de cas que font les autochtones de l'environnement. La plage, les bords de route, les forets cotieres et parfois les champs sont couverts de dechets et je ne parle pas des decharges sauvages, surtout en amont et en aval des villes … ca donne un rendu plutot degueulasse.


Le plus glauque c'est l'incroyable quantite de seringues de toxicos qui trainent sur le sable de la plage, je passe mes journees a les esquiver : pas question de marcher en regardant l'horizon, j'ai les yeux rives en permanence sur le sol ! Le littoral de la mer Noire pres de Batumi en Georgie etait pas mal dans le genre mais ici c'est pire je pense. Il faut dire que l'Afghanistan est tout proche et que ce genre de dope se trouve tres facilement ici.

Cela dit, en attendant ca se passe plutot bien pour un debut. J'ai hate de decouvrir d'avantage cet immense pays.

 

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