la dure vie d'un fraudeur

ou l'apprentissage des combines anti-reglementations liberticides, Ouzbekistan troisieme partie 04/04 -> 10/04/2010 Samarkand/Tashkent/Qarshi

Pas de marche pendant cette semaine mais finalement beaucoup d’evenements et d’enseignements a en retirer. Je quittais Samarkand a nouveau en compagnie de Michel Angelo pour me rendre a Tashkent. Moi pour y chercher des visas et retourner a Qarshi, lui pour y rester 2 jours avant de gagner le Kazakhstan. Pour se faire nous allions prendre un train de nuit en partance pour la capitale, en classe economique (3eme classe). Une experience assez interessante quoique inconfortable: un monde pas possible entasse dans le wagon avec des types qui s’embrouillent a chaque station pour obtenir une “couchette” (ou plutot une etagere pour entreposer les bagou ages a en juger par le confort). Les derniers arrives (ce fut notre cas) passent la nuit assis sur un strapontin en bois, epaule contre epaule avec ses voisins. On en resort bien endolori sans avoir ferme l’oeil de la nuit ! Ensuite l’etape la plus delicate: trouver un endroit ou sejourner dans la capitale quand on a un enorme deficit d’enregistrement a l’OVIR sans se faire gauler. Et ce n’est pas une mince affaire car l’immense majorite des etablissements veulent systematiquement verifier vos enregistrements anterieurs (pour chaque nuit dans un hotel ou une pension on vous remet un recepisse d’enregistrement a l’OVIR) pour soit disant s’eviter des emmerdes avec l’administration. La plupart refusent de vous heberger en repetant la meme rengaine: “problem” ! Apres avoir visite et fuit aussi sec plusieurs trous a rat bien sordides (genre avec les sanitaires en commun tout deglingues, la baignoire noire de crasse et les chiottes defonces dont les murs sont redecores de virgules de merde !) nous finirons par trouver une pension ou le proprio, bien qu’aimable comme une porte de prison, nous acceptera sans poser de questions. Detail amusant, il n’y avait que des francais sur place ! Un couple de cycliste, Benjamin et Caroline, avec qui j’allais effectuer les memes demarches consulaires et toute une classe d’etudiants en architecture de Versailles (j’y suis ne et y ai grandi) qui realisaient un projet scolaire. Au final, les visas auront ete plutot facile a obtenir, en particulier celui de la Chine que j’obtiendrais en 2 jours seulement et sans aucune paperasse.

La premiere information de ce bref sejour concernait encore et toujours l’OVIR. En effet je recevais le 2eme jour un mail de Youne et Cloe, le couple de francais rencontre a Ashgabat 2 semaines plus tot, m’informant qu’ils venaient de se faire choper récemment et qu’ils etaient desormais en facheuse posture. En fait ils s’etaient fait balancer par les receptionnistes de l’hotel de la gare tandis qu’ils cherchaient a combler des “trous” dans leurs enregistrements. Coup de bol, Michel Angelo et moi avions ecarte d’emblee clors de notre arrivee car il n’y avait que des dortoirs occupes frequentes par le tout venant, et que par consequent il etait risque de s’absenter toute la journee en y laissant ses affaires. MA, Benj, Caro et moi allions allions nous interesser singulierement au denouement de leurs demelles avec les flics car nous pouvions tous subir potentielement le meme sort. Finalement nous apprendrons de vive voix, car nous les avons rencontre la veille de leur “deportation”, qu’ils ne payaient pas l'amende de 1600$ mais qu’ils allaient juste etre escortes jusqu’a la frontiere kirghize par les flics. Manifestement le paiement de la douloureuse n’est pas une obligation, il suffit de quitter le territoire au bout de quelques jours de procedure policiere. En gros, faut eviter de se faire gauler avant sa derniere semaine de visa ouzbek, bon a savoir.
Autre chose a savoir: Tashkent grouille litteralement de flics. Comme l’ensemble du pays , mais dans la capitale c’est 2 crans au dessus. La plupart du temps ils sont en bandes de 3 ou 4 a glander ici et la avec leurs fligues et leurs detecteurs de metaux. Personnelement je n’ai jamais vraiment eu a en decoudre avec eux mais ils ont la reputation d’harceler tout le monde y compris (et surtout en fait) les etrangers. Ils sont faciles a reconnaitre avec leurs uniformes vert bouteille et leurs kepis; d’ailleurs a ce propos un ouzbek anglophone me disait en plaisantant a moitie: “chez nous, on met un uniforme aux voleurs pour mieux les reconnaitre !”. S’il y a bien un endroit ou il y a une concentration record de flics, c’est dans le metro de Tashkent: ils sont presents aux tourniquets, sur les quais et meme dans les rames. En ce qui me concerne je n’ai pas eu non plus de problemes avec ceux-la. Une fois, un a bien essaye de me demander mon passeport mais je l’ai envoye chier direct en lui gueulant dessus puis j’ai continue mon chemin. Je ne sais pas si c’est a cause de mon physique de grand barbu ou a cause du regard mauvais que je leur lancais a chaque fois mais j’ai eu la paix toute la semaine autrement. D’autres etrangers m’ont confie avoir eu des controles pratiquement a chaque station a la meme epoque. J’ai trouve la recette anti-flic: la mine patibulaire et l’agressivite, tout le contraire de chez nous !
L’autre scoop, et non des moindres, etait que la population kirghize venait de se soulever dans le Kirghizistan voisin et avait renverse dans le sang le gouvernement en place. Une revolution, rien que ca ! A ce sujet il etait interessant de comparer les informations internationales avec celles de la tv ouzbeque. Euronews montrait des images de mise a sac de batiments officiels, des militaires qui tirent sur la foule ou des hopitaux debordes par l'afflux massif de blesses quand les informations locales ne presentaient que des enregistrements de types defilants pacifiquement avec des drapeaux ou des declarations d’officiels.! J’avais juste a esperer que la situation se stablise au plus vite et que le pays ne s’enlise pas dans un guerre civile car je devais entrer au Kirghizistan 1 mois et demi plus tard apres le Tadjikistan. Quoi qu’il en soit le consulat du Kirghizistan me delivrait le visa et je n’avais plus rien a faire dans la capitale. Il etait temps pour moi de retourner a Qarshi pour reprendre ma marche vers le Tadjikistan. Encore 2 semaines a tirer en Ouzbekistan a eviter les trous du cul de l’OVIR !

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