Vive le squatt !

partie finale de ma traversee de l'Indonesie dans le nord de Java puis sur l'ile de Bali, Indonesie (Java & Bali) part 4 Merak - Denpensar 16/05 - 17/06/2011

En debarquant du ferry au port de Merak je m'elancais pour la premiere fois sur l'ile de Java. Je savais d'ores et deja que ce qui allait suivre allait etre chiant et insipide. Java est reputee pour ses magnifiques volcans et quelques cites fameuses mais pour ma part le programme etait de passer par les plaines du nord avant de rejoindre le terminal de ferrys pour Bali. Sans doute la pire route pour parcourir l'ile d'ouest en est, a traverser presque exclusivement des secteurs a rizieres ou des centres urbains sur des axes parmis les plus frequentes du pays. Mais le trajet etait presque integralement plat de bout en bout et me permettait ainsi d'en finir plus rapidement. Il me restait un mois de visa et j'entendais bien consacrer une partie de ce temps disponible a preparer mon sejour en Australie, le prochain pays ou je devais abandonner le velo pour reprendre la marche avec une carriole. J'avais deja eu ma dose "d'aventures" a Sumatra et je preferais sacrifier mes dernieres semaines en Indonesie au benefice d'une annee entiere en Australie !
A propos du parcours sur Java tout comme sur la petite ile de Bali, je n'ai pas grand chose a dire. Comme convenu je n'ai fait que traverser des zones agricoles de plaines presque exclusivement dediee a la culture de riz. Parfois la route longeait le bord de mer et les activites de peche ou de marais salants donnaient un peu le change, et encore plus rarement a l'occasion de quelques bosses je passais dans des zones d'arboriculture. Mais pratiquement de bout en bout il n'etait question que de "village perpetuel", sucession intinterompue d'habitations de part et d'autre de la route ou d'agglomerations urbaines. Il n'y a vraiment qu'a l'extreme est de Java, dans les derniers 100 km, que j'ai pu avoir l'opportunite de traverser quelques zones forestieres encore sauvages. Jour apres jour, j'evoluais sur du plat et je progressais rapidement vers l'est. A deux reprises je me suis arrete a Djakarta puis a Surabaya pour superviser ma future conversion a la marche en Australie. En gros il m'a fallu acheter une remorque pour velo, modele a 2 roues, sur ebay Australie (pour eviter les frais de port et de douanes) et me debrouiller pour trouver une adresse ou livrer a Darwin, la ville ou j'etais sense debarquer. Question climat, la saison seche commencait a s'installer tranquillement sur Java et il ne pleuvait pratiquement plus. la chaleur restait toujours ecrasante et l'air charge d'humidite mais les nuits etaient desormais parfaitement supportables. Non je n'ai vraiment pas grand chose a raconter sur ma traversee de Java comme de Bali d'ailleurs. Cependant j'avais des journees plutot chargees, a vrai dire j'avais 2 grandes occupations ou preoccupations plutot: rester en vie sur des routes ou la circulation etait infernale et trouver un squatt ou passer la nuit car le bivouac etait absolument impossible dans ces zones ultra peuplees.

Survivre au trafic routier etait devenu mon passe temps favori. Circuler a velo sur les axes majeurs du nord de Java demandait une attention de tout les instants, un certain sens de l'anticipation et d'une certaine maniere une dose de culot et d'intimidation pour ne pas finir sous des roues. La route 1 de Java est probablement une des plus frequentee au monde et a n'en pas douter une des plus dangereuse. La circulation est si dense qu'il faut parfois attendre pres de 5 mn pour trouver une opportunite de traverser la route de part en part. De jour comme de nuit un flux tendu de voitures, poids lourds, mini bus et de scooters sillonent furieusement cet axe. Des semi remorques traversent des villages bondes de monde les jours de marche, des cohortes de mini bus font la course pour essayer de ramasser le plus de clients tandis que des nuees de scooters s'introduisent au moindre espace pour se faufiller dans la circulation. Dans les villes, le trafic est d'avantage canalise avec des feus rouges et  des flics ici ou la mais la plupart du temps il en resulte des bouchons monstrueux. Et naturelement c'est l'anarchie car tout le monde essaie de passer en force de partout. Honnetement, je ne sais pas s'il y a des auto-ecoles en Indonesie ou s'il existe un code de la route tout simplement vu le merdier. C'est la loi du plus fort qui prevaut avec usage abusif du klaxon en guise d'avertissement. Bien entendu, les cyclistes sont les derniers des derniers dans la hierarchie routiere, ils n'existent pas pour ainsi dire. Les depassements qui finissent en queue de poisson sont presque la norme et aux croisements absolument tout les vehicules s'engagent quand bien meme je suis a quelques dizaines de metres en approche. Meme les pietons essayaient de traverser devant moi ! Dans ces regions ultra peuplees les mini bus prives sont legions et ils sont certainement les pires salopes en matiere de conduite: ils stationnent n'importe ou en double voire en triple file a l'arret autrement ils foncent comme des tares et se rabattent sans prevenir des qu'ils pensent avoir un client potentiel (si quelqu'un se tient debout au bord de la route). Plusieurs centaines de fois par jour ces foutus mini vans me doublaient furieusement en me frolant pour s'arreter 50 m plus loin voire quelquefois juste devant moi.  Combien de fois j'ai du freiner en urgence ou prendre de gros risque en deboitant au dernier moment a cause de ces connards ! Parfois la route est amenagee en 4 voies mais la conduite n'y est pas pour autant plus sure: on roule a gauche en Indonesie mais la voie de droite est la voie "lente" principalement pour camions tandis que celle de gauche devient un fourre tout, a la fois voie rapide pour depassement, pour mini bus qui s'arretent brutalement tout les 200 m et pour les milliers de scooters qui foisonnent en permanence ! La presence policiere sur les routes indonesiennes est quasiment nulle, a l'exception de certains carrefours de grosses villes il n'y a pratiquement aucune chance de voir des flics reguler la circulation. Et manifestement ca donne l'opportunite a certains de trouver un petit boulot: dans les villages, les petites villes et en sortie d'agglomerations urbaines des types avec des gilets rouges, jaunes ou oranges et armes de petits drapeaux et de sifflets font la circulation aux carrefours en recoltant des pieces au passage de la part des conducteurs. Bref dans ce merdier il me fallait etre vigilant a 200% en permanence, pas question de pedaler tranquillement en "pilote automatique" en se contentant de serrer a gauche. Le danger pouvait surgir a tout moment et je devais etre constament en mesure d'anticiper les risques. Cela dit je ne me contentais pas d'etre une "victime" potentielle: a force de subir des crasses, le cycliste teigneux et colerique reprennait le dessus et je passais a l'action quite a prendre des risques, pour m'imposer au culot ou carrement passer aux represailles ! Avec les scooters j'avais souvent le dessus car mon velo charge etait plus volumineux et dissuadait suffisament le petit malin qui voulait risquer le contact. Avec les bagnoles et surtout les mini bus c'etait moins evident: aux croisements je regardais droit dans les yeux le type qui essayait de s'engager, en laissant les mains loin des freins, et une fois sur deux ca suffisait a l'arreter ou a le ralentir. Dans le cas contraire je le debordais sans ralentir sur sa droite et me placais devant lui sans me rabattre completement pour l'obliger a prendre des risques a son tour pour me depasser. Avec les mini bus, responsables de la plupart des coups de pute, je me laissais aller a d'avantage d'agressivite en les insultants copieusement, en retournant le retroviseur ou avec le bon vieux coup de pompe dans la portiere ! Vers l'extreme est de Java la circulation s'etait considerablement reduite, en particulier celle des poids lourds et je profitais enfin d'une petite remission. Il semblait meme que les cyclistes beneficiaient d'un peu plus de consideration, l'enorme quantite de pousse-pousses a velo qui sillonaient le coin n' etaient sans doute pas etranger a ce changement de comportement. Par contre une fois rendu sur Bali je retrouvais l'enfer routier hyper dense et dangereux. La ville de Denpensar etait un veritable maelstrom infernal de scooters, peut etre meme pire que Phnom Penh au Cambodge toutes proportions gardees car les rues n'etaient pas assez large et presque toutes en sens unique. Mais mon periple (calvaire ?) indonesien s'achevait la et tout cela allait bientot changer radicalement en Australie.

Malgre mes efforts, j'ai tout de meme connu 2 accidents, mes premiers et derniers en un an de cyclisme en Asie (pour etre exact, j'avais ete percute par une bagnole a un carrefour a Kuala Lumpur en Malaisie quand je circulais a vide lors de mon long break dans la capitale mais sans gravite). Dans les 2 cas je m'en suis tire sans la moindre egratignure ni casse du velo mais j'ai eu enormement de chance. Le premier m'est arrive a un peu moins de 100 km apres Djakarta en fin d'apres midi: tandis que je pedalais dans un secteur plutot calme un scooter m'a tamponne  l'arriere du velo sur ma droite en essayant de me depasser en trombe, je n'ai absolument rien vu venir. Le scooter s'est de suite couche sur le cote et m'a entraine dans sa chute, je me suis retrouve moi et mon velo couche a mon tour sur le scooter et son passager pour une longue glissade sur pres de 50 m. Au final, je m'en suis tire totalement indemne, idem pour mon velo et mon chargement. Par contre le type du scooter a bien morfle car il etait en dessous pendant toute la glissade, son pantalon etait dechire et il boitait bas. J'etais absolument hors de moi et pret a liberer toute la colere accumulee tout au long de la journee a coup de gnons mais la souffrance manifeste du chauffard me dissuadait de passer aux actes. De toutes facons, des qu'il fut en mesure de se relever le type prit aussi sec la fuite avec son scooter ... Le deuxieme accident, j'aurai eu le privilege de le subir mon dernier jour de cyclisme, alors que je me dirigeais vers Denpensar, sur l'ile de Bali. Cette fois-ci un semi remorque m'accrochait a nouveau l'arriere du velo en me faisant une queue de poisson. Je ne pouvais pas me rabattre a cause d'un fosse et la benne me tamponnait en fin de depassement: l'accrochage souleva partielement mon velo avant que celui ci ne se couche sur le cote. La secousse me projettait bizarrement au milieu de la route de maniere a ce que j'atterisse sur mes pieds apres avoir frolle l'arriere de la benne. A cause du camion les voitures suivantes ne roullaient pas vite et s'arretaient a temps pour ne pas me percuter. La encore, je m'en tirais sans le moindre pepin pour moi et le velo, mais avec une enorme entaille sur la poche du dessus de mon sac a dos par contre. Bien entendu le camion prennait la fuite pendant que hurlais fou de rage au milieu de la chaussee. J'ai du provoquer un embouteillage pendant au moins 2 bonnes minutes a vocifer mais absolument personne n'osa me klaxonner derriere moi tout ce temps ! Avec le recul je me dis qu'il aurait pu m'arriver bien pire pendant ces semaines a pedaler dans cet enfer routier. Ma bonne vielle etoile noire veille sur moi depuis que je voyage en solo, celle qui ne m'epargne pas les crasses mais qui m'evite le pire a chaque fois !

L'autre grande preoccupation lors de ma traversee de Java et Bali fut de trouver chaque soir un squatt pour passer la nuit. Il etait absolument exclu de bivouaquer dans des regions aussi surpeuplees et occupees essentielement de rizieres innondees de surccroit. Mon experience dans les plaines centrales du Cambodge m'avait definitivement degoute du bivouac dans ce genre de contrees: je devais etre en mesure de pouvoir me planquer chaque soir et avoir la garantie de ne pas etre derange ni epie par des hordes de curieux. Et quoi de mieux que 4 murs pour beneficier d'un tel sanctuaire a coup sur ? A vrai dire j'avais deja commence a squatter assez souvent la derniere semaine de ma traversee de Sumatra: cabannes en bois dans les plantations, vielles masures abandonnees, anciennes mosquees voire batiments administratifs (les week ends quand personne n'y travaille) ... tout etait bon a prendre ! A Java il ne fallait pas compter sur les cabannes par contre question maisons abandonnees il y avait quelques opportunites a saisir. Les batiments en ruine etaient des cibles de choix mais autrement reperer une barraque vide n'etait pas toujours evident car la plupart des habitations qui bordaient la route etaient loin d'etre toutes dans un etat reluisant. Mais avec l'experience j'etais en mesure de les distinguer presque au premier coup d'oeil sans meme ralentir le velo. Premier detail a relever, l'absence de linge qui seche dehors et/ou de poules dans la cours, plus d'une fois sur deux ca indiquait une maison inhabitee. Ensuite l'etat plus ou moins delabre des fenetres et surtout de la toiture permettait la plupart du temps de confirmer le verdict. En general je me mettais en quete de squatt a partir de 15h, meme si la nuit tombait vers 18h, car quelquefois les opportunites etaient espacees de plus de 50 km. A 2 reprises au moins je n'avais trouve mon refuge qu'au crepuscule donc je saisissais la moindre occasion meme tot dans l'apres midi. La mission n'etait pas toujours facile, d'une part il n'y avait pas tant que ca de maisons abandonnees et elles n'etaient pas toutes bonnes a squatter. Pour commencer certaines etaient entourees de clotures cadenassees: a pied il est aise de les franchir mais avec un velo charge ca devient complique surtout quand il est question d'etre discret. Ensuite  j'excluais d'office les barraques situees dans les villes ou les villages: trop de temoins aux alentours et surtout trop de clodos "residents" dans les parages, je n'aimais pas avoir de "collocs" quand je squattais meme si franchement il n'y avait rien a craindre d'eux (un soir j'avais partage un squatt avec un autre sans abri mais la maison etait plutot grande). Enfin, et sans doute le plus important, il me fallait trouver une barraque accessible sans etre vu des voisins immediats si j'arrivais avant la tombee de la nuit. Quelquefois il me fallait ruser: je faisais semblant d'aller pisser quelques mn derriere la maison en parquant le velo contre un mur et faisais mine de repartir. En general les rares voisins qui m'avaient remarque ne prettaient plus attention et je n'avais plus qu'a foncer en trombe a l'interieur avec le velo, de toutes facons personne ne semblait pouvoir imaginer qu'un occidental puisse squatter comme un vulgaire clodo. La grande majorite des maisons non ruinees que je squattais avaient la porte d'entree face a la route verrouilee ou cadenassee mais il y avait toujours un acces derriere rarement condamne. Quand ce n'etait pas le cas, je n'avais qu'a attendre le passage d'un semi remorque bruyant sur la route pour "aider" la porte a s'ouvrir d'une bonne bourrade ou en eclatant le cadenas avec un de mes outils ... Une fois que j'etais a l'interieur la partie etait gagnee, je n'avais plus qu'a etre prudent en utilisant ma lampe frontale la nuit (jamais braquee vers le plafond ou pres des fenetres) et ne pas faire trop de bruit (mais avec la circulation routiere j'etais presque couvert) ! Quelquefois le sol etait sale mais en recuperant quelques branches je fesais un balais de fortune et degageais ainsi suffisement de surface pour installer ma bache en plastique par terre et fixer ma moustiquaire. Squatter ainsi etait vraiment confortable: je pouvais etaler tout mon bazar sans risquer de prendre l'eau en cas de pluie, je pouvais me doucher peinard avec une bouteille d'eau, profiter du chiotte de la barraque le matin (generalement un trou dans un coin de la maison), limiter le bruit de la circulation routiere grace aux murs et a coup sur d'avoir une paix royale dans un secteur aussi surpeuple ! J'ajouterais meme que je n'ai jamais eu la moindre visite de vermines ou de parasites suceurs de sang (a part les moustiques bien entendu) lors de mes squatts, ce qui etait loin d'etre le cas dans les hotels bon marches de l'ile ! La plupart du temps, je prennais un malin plaisir a me faire remarquer quand je quittais la barraque le matin: voire la tronche medusee des voisins etait impayable !

La fin de mon sejour a Bali etait completement anecdotique, j'expediais les affaires courrantes et finissait de regler les derniers details concernant ma remorque sinon je ne branlais rien de rien. Ultime phase de glande avant d'enchainer enfin sur une tres longue marche en Australie. Pas rancunier, je faisais cadeau de mon velo au premier type venu sur le parking de l'aeroport de Bali et embarquais (a regret  il faut bien le dire) dans l'avion pour Darwin. J'en avais fini avec l'Asie.

Billet précédent :
No country for old man

Commentaires

Le mercredi 24 août 2011 à 05:56 par Sylvain

salut

bin t'es courageux si t'as tout lu ! en tout cas ca flatte l'ego d'entendre ca ^^
trouver un style d'ecriture pour des recits de voyage c'est pas toujours facile. y'a des types hyper doues, comme Sylvain Tesson par exemple, qui savent manier la plume pour ecrire des trucs excellents et accrocheurs sans perdre une miette de l'aventure.
pour les autres c'est un peu plus difficile: il faut eviter de tomber dans le piege de "tout est formidable" ou tu t'auto-censure a fond ou au contraire de ne souligner que les trucs negatifs dans le genre "j'en ai chie".
dans mon cas j'ai choisi d'incarner ce que je suis: un eternel raleur. je penche sans doute dans l'exces de negatif mais quelque part je pense qu'il est necessaire de ne pas occulter ces aspects la pour ne pas masquer la realite.
le grand probleme de la traversee de certains pays c'est le temps, et en particulier en Asie avec leurs maudits visas trop courts. devoir se depecher ou garder constament un oeil sur le calendrier et l'avancement nuit beaucoup au plaisir que l'on peut avoir a visiter un pays. ca limite pas mal les opportunites de bonnes rencontres egalement et deteint forcement sur l'impression generale.
chaque pays a son contexte politique particulier, une histoire, une (ou plusieurs) culture(s), ses habitudes societales ... etc et forcement a titre personnel on apprecie d'avantage certains endroits que d'autres.
par exemple, l'Azerbaidjan a un gros defaut: il est situe entre 2 pays formidables que sont la Georgie et l'Iran et souffre de la comparaison. si j'avais visite l'Azerbaidjan entre l'Ouzbekistan et le Tadjikistan par exemple (et avec d'avantge de temps surtout) peut etre que j'aurais d'avantage apprecie mon sejour.
j'ai trouve les ouighours du Xinjiang assez glands aussi mais quelquepart le regime chinois fait tout pour les maintenir dans cet etat "infantilise" (et de pauvrete surtout) pour asseoir son autorite et limiter toute contestation ... mais c'est difficile a gerer dans l'instant quand on galere a tracer comme un ane avec la fatigue, la faim ou la soif !
une experience de volontariat en Indonesie m'aurait sans doute permit de decouvrir certains aspects beaucoup plus plaisants du pays que ses routes infernales egalement, de rencontrer des gens interessants aussi evidement.
bref, on voyage comme on peut. je n'ai pas la pretention d'incarner la verite, j'essaie juste de temoigner de mon experience d'un type qui voyage autour du monde a pied, a velo ... et en ralant !
Sinon oui y'a des cybers en Australie, dans les villes du moins mais ca douille severe a 6 $Au de l'heure ... j'arrive toujours pas a comprendre que ce soit aussi cher d'ailleurs: y'a des fibres optiques enterrees partout dans le pays et la plupart des gens payent des factures similaires aux notres en France pour l'ADSL. M'enfin ce pays en general est tres couteux, c'est vraiment affligeant !

Le samedi 03 septembre 2011 à 17:09 par Mahaud

Bonjour Sylvain ! Étrangement je me permet de t'appeler par ton prénom et de te tutoyer par la même occasion, parce que je me sens très proche de toi ! J'ai le rêve de partir, tout comme tu le fais, autour du monde, à pied, à vélo, en stop... je parle d'un rêve mais je n'aime pas trop ce terme, je veux vraiment faire ce voyage et je le ferai, même si tout le monde autour de moi me prend pour une dégénérée ! Je tenais vraiment à te dire à quel point je t'admire pour ce que tu fais. L'aisance avec laquelle tu parles de tout ce qui t'es arrivé, la manière dont tu te sors d'un tas de situations dangereuses, ta présence d'esprit et ton sens pratique qui te permettent un confort relatif alors que tu es loin de tout ce que tu connais... je suis scotchée ! Je lis toutes tes aventures avec tellement d'attention, elles me font rêver. Pour te dire la vérité, quand je te lis, j'ai envie de pleurer. Mais de joie ! Parce que ça me rappelle que je suis libre, que je ne suis pas obligée de faire comme tout le monde (à savoir trouver un boulot chiant dans un bureau chiant avec un patron chiant et des collègues tout aussi chiants), que j'ai la possibilité de faire ce que j'ai toujours voulu faire, DÉCOUVRIR LE MONDE. TU me rappelles que je suis libre de décider ce que je veux faire de ma vie, et pour ça (même si je suis consciente que ce n'est absolument pas ton but) je te suis TELLEMENT reconnaissante !
Et pour le petit mot très flatteur du jour, saches que tu te places comme mon modèle à des tas de niveaux, au même titre que ce cher Christopher J. McCandless, dont tu as peut-être déjà entendu parlé. (Je ne te souhaite bien sûr pas de finir comme lui, au contraire!!!) D'ailleurs justement, voilà ce que je te souhaite du fond du cœur : un périple extraordinaire, tout ce qu'il peut arriver de meilleur à un homme et une santé de fer pour le reste de tes aventures. CONTINUE COMME CA, TU ES INCROYABLE !
P.S : tu as maintenant au moins une personne qui te soutiens du fin fond de son cœur depuis Genève (Suisse) !!!!!!!

Le vendredi 30 septembre 2011 à 03:04 par Sylvain

Ah bin merci, ca fait plaisir de recevoir des messages comme ca, c'est vrai que quelque part je dois etre formidable (enfin pas tout le temps hein !) ^^

Mes "aventures" sont loin d'etre toujours rejouissantes et amusantes a vivre mais elles ont le merite de rendre ma vie moins ennuyeuse ! Il m'est arrive plus de trucs ces 3 dernieres annees qu'en plus de 30 piges de bon citoyen imposable francais.

C'est vrai que c'est jouissif de pouvoir profiter continuelement de cette liberte, le moins que l'on puisse dire c'est que plus le temps passe et plus on y prend gout meme si c'est loin d'etre toujours confortable.

En ce qui concerne la presence d'esprit et le sens pratique comme tu dis c'est une sorte de talent que tout voyageur au long cours derracine acquiert avec le temps: on ne peut bien souvent compter que sur soi meme et la demmerde devient une habitude. Observer, sentir les gens ou les situations, essayer d'obtenir des informations pratiques, s'adapter au contexte local, prevoir les cas ou l'on peut passer au travers des emmerdes voire carrement de gruger ... etc, ca fait partie de tout les trucs qu'on assimile quand on est en "premiere ligne" et puis en fonction des affinites aussi (moi j'aime etre autonome et ne dependre de personne quand c'est possible et puis j'ai un cote un peu "crevard" aussi ^^). Ca fait le charme du voyage tout ce genre de choses !

En tout cas c'est toujours flatteur d'apprendre que l'on inspire d'autres personnes !
Sylvain

Le dimanche 20 novembre 2011 à 14:38 par Val

Salut Sylvain !

Voilà quelques jours que je me promène sur ton site, et le moins que l'on puisse dire c'est que tu en as vécu des choses ! ça laisse rêveur, de se dire que l'on peut encore vivre des aventures comme ça, à notre époque ^^.
Je suis en train de me préparer à partir aussi, mais j'aimerais bien avoir un projet particulier, un fil conducteur à ce voyage ! Quelque chose qui me permette de rencontrer des gens, c'est je pense, un truc vachement important pour moi. J'aimerais commencer par me promener en Europe premièrement, rien que pour éviter toutes les emmerdes diplomatiques que tu as eues ... Et puis aussi pour avoir de l'expérience, et que la vie " à la dure " ne soit plus mon problème principal dans le voyage.
Mais c'est vrai que j'ai un problème qui se pose. Le matos, ça va, ça coûte la peau des fesses mais c'est nécessaire et rentabilisé. Ce que je sais pas par contre, c'est à combien estimer les dépenses pour une journée ? ( Bon en plus, je suppose qu'en Europe ça doit faire cher quoi ) Je voudrais vivre avec le moins possible, mais bon, on peut pas y couper, faut quand même avoir de l'argent de côté, ne serait-ce que pour assurer ses arrières. Tu pourrais me donner des fourchettes sur ce que tu dépenses, ce qui te coûte le plus cher ? Des astuces pour économiser ? (si c'est pas indiscret ^^)
En tous cas je te dis félicitations, tu as sûrement trouvé le meilleur moyen de découvrir le monde d'une manière différente que celle qui nous est présentée à nous, occidentaux. Alors je te souhaite la meilleure continuation possible, en espérant avoir de tes nouvelles sur le blog !

Salut Sylvain!

Alors, comment vas-tu depuis tout ce temps?
Voici un bail que l'on a pas eu de tes nouvelles, ni sur ton site ni par mail!
Bien sûr, ça n'est absolument pas un reproche, on sait que les connections sont d'un coût énorme, et en voyage, le temps sur un PC est évidemment minimiser!
Enfin on a quand même des photos, et ça franchement... c'est tip-top!! :-)
Pour ma part je continue toujours prépa' de mon tour, ça avance doucement, mais ça avance. Le départ est finalement repoussé un peu pour économiser ce qu'il faut, ne surtout pas me précipité pour ne pas faire d'erreur.
A tien, j'avais une question : que penses-tu de souscrire une Assurance Tour du Monde style Marco Polo ou je ne sais pas quoi? C'est totalement inutile ou en cas de problème, ça peut être vachement bien?

Bref, un petit signe de vie ne serait pas de refus, j'espère que malgré les questions que tu te posais en Indonésie, on ne devient pas misanthrope en seulement trois ans! :-P

Aller, bon courage à toi pour la suite!
Je ne peux rien te souhaiter de plus, toi tu vis déjà.

Ciao!
Esteban

Le vendredi 06 janvier 2012 à 01:31 par Sylvain

re (pour Val)

les questions qui portent sur le budget, et plus encore sur les depenses quotidiennes, ce sont celles auquelles j'ai le plus de mal a repondre. pour la simple et bonne raison que je ne compte bien souvent pas ce que je depense ! je veux dire par la: j'ai fait en sorte de partir avec un bon tresor de guerre dans les fouilles pour ne pas avoir a flipper de manquer de pognon en cours de route ou tout simplement de me fixer une date de retour ...
apres c'est sur qu'il faut faire gaffe aux depenses quotidiennes, c'est le nerf de la guerre pour ainsi dire. le but du jeu c'est de se demmerder pour bouffer a peu pres correctement pour le moins cher possible a chaque fois. selon les pays ou les regions du monde le cout de la vie n'est pas le meme c'est sur: avec 4E par jour tu bouffes tres bien, voire trop en Iran ou en Chine (en selectionnant les trucs les moins chers j'entends) mais tu commences a avoir des carrences alimentaires en Australie par exemple ... pas facile de livrer des chiffres magiques comme ca ou un "devis" type. avoir un filtre a eau permet egalement de boire de l'eau presque partout gratuitement: ca coute cher au depart mais ca s'amortit tres vite. tu peux pas t'imaginer le nombre de cyclistes rencontres en cours de route qui se contentaient d'acheter des bouteilles d'eau minerales d'1,5L a 1$ dans les pays tropicaux ... quand tu bois 12 a 15L par jour ca commence vite a chiffrer dans ces cas la !
et puis pour un voyageur a budget minimaliste il est pratiquement considere comme une heresie de payer pour un endroit ou dormir. mais au Cambodge tu peux t'autoriser une entorse a cette regle avec un hotel confortable a souvent moins de 5 $ la nuit, ca te plombera pas le budget si tu le fais 2 ou 3 fois. en Australie certains campings te feront l'emplacement tout merdique pour camper a 30 voire parfois 40$ la nuit !!! la ca devient un probleme: tu fuis les villes comme la peste pour pouvoir camper gratos dans l'arriere pays et tu te laves et fais ta lessive comme un clodo dans les squares, la l'entorse a la regle est absolument inimaginable (surtout que tu te ruines deja pour bouffer a peu pres correctement) !
les astuces pour economiser varient enormement en fonction des pays aussi: dans certains pays ca consiste essentielement a flairer les margoulins qui gonfflent les prix quand ils voient un occidental se pointer et de marchander en consequence. dans d'autres pays ca consiste principalement a se priver. dans d'autres a essayer de truander quand les opportnites se presentent. dans tout les cas il faut toujours garder en tete qu'il ne faut payer que pour ce qui est necessaire et vital, le superflu ca peut s'autoriser dans les pays bon marches. dans d'autres non. pour etre complet, je pourrais te dire comme moyen d'economiser de profiter de la generosite des autochtones: avec des discours bien rodes et des strategies d'approche addaptees au contexte local ca marche en principe partout. apres chacun fait en fonction de ses envies et ses ideaux.
sinon t'es pas oblige d'avoir absolument un fil directeur: voyager a patte autour du monde c'est deja tout un programme ! le theme principal tout ca, ca me fait trop penser au "concept marketing" que l'on nous matraque a tout bout de champs a chaque nouveau projet dans nos medias. voyager a pied c'est dur, epprouvant et on passe le plus clair de son temps a se focaliser sur ses besoins vitaux (boire, bouffer, dormir) quand les emmerdes administratives ne viennent pas se rajouter en plus. les autochtones du monde entier sont de toute facon toujours sur le cul de voir quelqu'un voyager a pied (meme a velo) et ca suffit a susciter des rencontres !
bon, j'arrete de faire le donneur de lecon! c'est plus fort que moi, a chaque fois je retombes dans ce travers ^^
en tout cas, bonne chance pour ton projet

Sylvain

(je repondrais a Esteban le prochain coup ^^)

Le samedi 21 janvier 2012 à 13:53 par Subotai

Salam,

allez, il fallait bien que je te laisse un petit message... Je trainais pas hasard sur le net a la recherche de je sais plus quoi sur un bled je sais plus ou...et je suis tombe sur ton site. Premier mouvement de recul : je supporte pas les blogs de touristes (aussi extremes soit-il) du genre "ma binette partout", "mon cul dans le desert", "mon-projet-super-mortel-autour-du-monde-et-je-suis-trop-puissant", "comment j'ai demarche des sponsors" (sic!)etc. Bref, tu vois un peu."Encore un effort pour etre un "vrai" vagabond" que j'me dis en parcourant les premieres pages.
Et puis je me suis mis a vraiment lire ton truc tout en etant moi meme sur la route... Et franchement, tu m'as fait rire! J'ai abandonne quasiment tous mes griefs.Plus encore, et je croyais pas que c'etait possible, je me suis surpris a me dire "putain de merde, en voila un avec qui je pourrai marcher"! C'est-a-dire sans avoir envie de le balancer dans le premier ravin venu au bout de 10 minutes. On se connait pas, mais je t'assure que dans ma bouche c'est un sacre compliment. Parceque dans le genre " j'en ai rien a battre, je vais tout droit et je vous emmerde tous" tu te poses la en champion et c'est la tres grande classe! Vraiment! C'est con on aurait pu se croiser dans le sud de la chine mais t'es deja en Australie. Moi je suis a Hong Kong en ce moment et je sais pas trop ce que je fous la, comme d'hab (errant jusqu'au bout), j'ai planque mon sac sur une colline pas loin du centre et je vais pas tarder a retourner y dormir, en faisant gaffe de pas me faire gauler, enfin tu connais...

Bonne route camarade et perds-pas le souffle!

On se croisera peut-etre un jour.

Subotai

Le jeudi 09 février 2012 à 02:04 par Sylvain

re
@Esteban
bon il me semble avoir repondu a la plupart des questions dans un mail y'a quelques temps donc ca va etre rapide a repondre ce coup ci !
vite fait au sujet de l'assurance: j'en avais une (pas chere, dans les 60E par an), je croyais qu'elle me couvrait mes frais et finalement quand j'en ai eu besoin avec le palu on m'explique que bin en fait on peut pas vous rembourser monsieur, continuez cependant a souscrire a notre assurance ... (passe 1 an hors de france il faut souscrire a la CFE caisse des francais de l'etranger en plus de l'assurance pour etre sur d'etre rembourse, ca coute une fortune bien entendu). bref je n'ai plus d'assurance et comme dirait l'autre: inch allah ! apres chacun fait comme il l'entend, mais la meilleure assurance c'est d'etre prudent.
a propos de la mysanthropie, et bin ca depend des gens j'imagine. moi je suis pas trop enclin a aller vers les gens en regle generale, je le fait lorsque c'est necessaire ou quand j'en ai envie. je fais un tour du monde, pas obligatoirement des humains. je veux dire, en voyageant a pieds ou meme a velo t'as carrement le temps de decouvrir des tas de trucs sur les autochtones simplement en ouvrant les yeux, pas besoin d'investir leurs barraques ou de culpabiliser parceque t'es pas alle dans un monument. c'est con a dire mais les gens sont tous les memes a travers le monde quelque soit le pays: ils veullent gagner des sous pour augmenter leur niveau de vie et assurer l'avenir de leurs gosses ou de la famille. le contexte socio culturel, religieux et politique local et faut pas se leurrer non plus, le niveau d'education global, facilite ou au contraire pourrit l'existence du vagabond etranger, c'est comme ca on n'y peut rien. j'ajouterais que rencontrer d'autres occidentaux a l'etranger n'est pas toujours formidable a cause du decalage touriste/vagabond sans parler du syndrome "diner de con" quand tu deviens une sorte d'attraction pour bobo (quoique si on me paye a bouffer je fais le "con" volontier ^^).
voila !

@Myriam
merci pour les compliments, ca fait toujours plaisir ^^. pour anticiper sur la prochaine reponse, c'est vrai que faire les recits de son voyage sur un site web/blog c'est carrement nombriliste mais en meme temps quand il t'arrive tellement de trucs de fou ca serait con de ne pas les partager. si ca peut donner quelques infos ou motiver d'autres a personnes a partir tant mieux egalement.
bon courage pour ton tour du monde !

@Subotai
ah, une marque de reconnaissance d'un confrere vagabond !
c'est vrai que je me qualifie de vagabond alors que j'ai un but a long terme. une sorte d'itineraire pas bien precis et pas vraiment d'objectifs, mais ce n'est pas completement de l'errance. j'avoue que ce qualificatif n'est peut etre pas forcement totalement approprie mais j'ai rien trouve de mieux pour me definir !
sinon, ouais le concept du site web perso c'est un peu egocentrique, dur d'y echapper. j'essaye au maximum de retranscrire l'existence souvent galere du type qui voyage par ses propres moyens avec un budget hyper serre: ca pourrait resembler a un truc de touristes c'est sur mais je fais en sorte d'ecrire quelque chose que j'aimerai lire. et pour le coup je prends pas tellement de recul et je livre un truc un peu trash genre le raleur qui raconte ses miseres ou ses tuyaux de crevard. mais j'espere que ca devient plus interessant a lire du moins et puis c'est clair qu'il y a de quoi rire ! a l'epoque ou j'ai quitte la france, je suis parti la fleur au fusil sans avoir la moindre idee des emmerdes et galeres que me reservait ce genre de voyage: ca fait tout le charme du truc d'apprendre sur le tas et de developper au fur et a mesure l'instinct de survie mais j'aurai bien aime trouver un site avec ce genre de temoignage avant de partir.
evidement il n'est pas difficile de deviner que je suis une sorte de vieux connard-idealiste-crevard-colerique mais la plupart du temps je reste une personne tres abordable ^^ (la patience est une vertu du voyageur au long cours comme tu le sais) ! le mode "terminator" c'est reserve aux situations extremes, sinon c'est un coup a perdre la boule ou a craquer et finir backpacker ! enfin, trouver un camarade de marche qui soit sur la meme longueur d'onde quand on voyage dans des conditions difficiles et en marginal c'est hyper rare. le trip solitaire me semble finalement la meilleure solution mais je reconnais que je ferais bien volontier un bout de chemin avec un autre crevard, les sujets de conversation ne manqueraient pas !
bon vent en asie !

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