Ecrit le mercredi 17 septembre 2008 à 12:52 par Sylvain.

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derniere partie en grece orientale, septembre 2008 (Toutenmarchant)

Apres une escapade de deux jours sur l'ile de Thassos, nous allions reprendre la route en direction de la frontiere turque, moi, Killian, Wilfrid et sa soeur Audrey venue de France pour marcher un mois avec nous. Nous allions retraverser le delta de la riviere Nestos mais cette fois-ci le franchissement s'avera beaucoup moins epique que lors de notre passage trois jours plus tôt quelques kilometres en aval avec d'avantage de bras et d'ilots garnis de ronces a franchir. A nouveau egalement nous allions retrouver sur notre chemin de sympathiques petits villages peuples de musulmans avec toujours le meme accueil chaleureux pour notre plus grande joie. L'immense majorite du peuple grec etant de confession chretienne orthodoxe, l'existence de ces villages releve quelque peu de la curiosite, surtout quand on connait l'animosite que se vouent mutuellement la Grece et son voisin turc. Elle reflete en partie la complexite de peuplement des Balkans, qui depuis la chute de l'empire Ottoman n'a cesse de susciter des tensions dans la region. D'ailleurs, a mesure que nous progressions vers la frontiere nous allions constater a quel point ces pays s'apprecient en trouvant sur notre route d'avantage de camps militaires et parfois même en assistant a des manoeuvres d'entrainement des armes a proximite des villages. L'apotheose de cet etat de fait se concretisera bien entendu au niveau de la frontiere, materialisee par un fleuve (appelle Evros cote grec ou Meriç Nehri cote turc) qui nous causera bien des tracas dans un cas comme dans l'autre lorsqu'il s'agira d'entrer en Turquie fin Septembre ou d'en ressortir fin Decembre pour notre renouvellement de visa.

Nous continuions notre progression la plupart du temps en zone rurale a l'interieur des terres, le littoral n'etant que tres peu propice a la baignade avant Alexandroupolis car trop rocheux. Une pas si mauvaise affaire en soit puisque l'ete touchant a sa fin nous allions desormais evoluer sous un ciel moins clement. Fini la canicule, le temps oscillera donc entre averses et eclaircies mais avec des temperatures supportables. Loin du littoral touristique nous recevrons globalement toujours un bon accueil de la part des villageois grecs, la communication etant la plupart du temps etablie en langue allemande, qu'une grande majorite des gens ages de plus de trente ans maitrisaient parfaitement a notre plus grand étonnement. A cette occasion j'ai pu mettre a profit mes quelques souvenirs de cette langue, datant du lycee, pour briller en societe aupres de mes camarades de marche et expliquer notre projet bien plus facilement qu'a travers notre maigre vocabulaire en grec !

Pendant toute cette periode riche en rencontres il convient de citer particulièrement les pretres orthodoxes des petits villages qui nous liberaient volontier un petit local pour passer la nuit et qui, accessoirement, nous payaient des bieres, de simples habitants qui nous interpellaient depuis leur propriete pour nous offrir a manger et une mention particuliere a Bill et ses cigarettes "speciales" qui nous auront scotche tout un apres-midi ! Par la suite nous allions rejoindre la tres touristique ville d'Alexandroupolis pour profiter notamment quelques temps d'internet: deux nuits blanches sur quatre dans un cybercafe en guise de squat ! Par la suite, nous rejoindrons en trois jours la localite de Ferres tout pres du poste frontiere avec la Turquie sous un ciel decidement bien gris, la pluie venant regulierement a tomber en ce debut d`automne. Un dernier point, et non des moindres, puisqu'il concerne une fois n'est pas coutume notre alimentation. Si l'on excepte le ramassage des fruits tels que les figues ou les amandes ou les dons spontanés en denrees de gens que nous croisions, il etait globalement difficile de se nourrir correctement pour deux euros par jour en achetant dans les commerces d'un pays aussi cher que la Grece. C'etait aussi un probleme que nous avions quelques temps auparavant en Italie et pour lequel nous avions trouve une parade, qui s'avera aussi fort concluante en Grece: ce que nous avons appelle dans notre jargon de toutenmarchistes les "Discartis" ("dechets" en italien). En gros, cela consistait a se rendre a deux dans un commerce (pas trop gros) et de reciter en langue autochtone que nous etions français, que nous faisions un tour du monde a pied pendant cinq ans, qu nous etions partis de France X mois auparavant, que nous n'avions que deux euros par jour pour se nourrir et que donc nous cherchions du pain de la veille, des produits arrives a péremption ou des fruits et legumes abimes ou trop murs... etc. Dans plus de la moitie des cas les commerçants donnaient gratuitement, et presque systématiquement, des produits frais ! Un tres bon moyen pour manger a sa faim et tenir un budget serre: nous n'avons employe cette methode qu'en Italie et en Grece et, qui sait, nous l'emploierons peut-être encore a l'avenir en Australie.

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