Ecrit le vendredi 21 janvier 2011 à 09:50 par Sylvain.

Dans la même rubrique :

Autres rubriques :

Premiere semaine en Azerbaidjan

Apres 7 mois passes en Georgie, je reprennais enfin ma route debut decembre 2009 en Azerbaidjan. Ma mission: rejoindre l'Iran avant la peromption de mon visa fin decembre !

Une semaine en Azerbaidjan et c’est déjà l’heure du bilan !
Une semaine déjà sur les 3 dont je dispose et j’ai effectue 1/3 du trajet prevu puisque j’ai parcouru le chemin entre le poste frontière nord avec la Georgie de Lagodekhi et la ville de Yevlax dans la plaine centrale du pays.
Tout va pour le mieux me direz vous, mais en fait non: Azerbaidjan ca rime avec chiant et déprimant !
3 raisons a cela: la monotonie du paysage (enfin ca je m’y attendait, ce n'etait pas une surprise), le rythme d’enfer que je mène et quelquepart les azerbaïdjanais.

A l’exception des 3 premiers jours, pres des contreforts du Caucase nord, ou les forets étaient encore présentes, le reste du parcours n’etait que succession d’immenses plaines toutes plates soit de pâturages ou de champs laboures. Ces derniers temps je viens de pénétrer la zone de steppe a proprement parler. C’est plat, c’est ennuyeux au possible et ca n’en finit plus: au terme d’une longue et interminable journée de marche on peut pratiquement apercevoir au loin en se retournant l’endroit d’ou l’on est parti le matin même !
En ayant perdu une semaine de mon visa azeri a Tbilisi a cause de mon problème de colis postal, je me retrouve a cavaler comme une brute plus de 30 km par jour. Si le physique ne pose pas de problèmes (c’est plat après tout), je suis tout de même condamne a passer presque l'intégralité de mes journées a marcher au plus court du matin au soir (et les journées sont courtes en hivers) sans la moindre opportunité de m’attarder quelque part ni d’effectuer un détour intéressant.
La plus grande déception vient des azerbaïdjanais. Dans plus de 99% des cas j’ai affaire a des gens très soupçonneux et par dessus le marche tres inquisiteurs. La moindre rencontre se solde par un interrogatoire digne de la police avec invariablement les mêmes questions ou l’on se retrouve systématiquement sur la défensive. D’autre part il faut souligner que les azerbaïdjanais sont TOUS obsédés par le fric : a vouloir a tout prix connaitre mes moyens financiers et si possible pouvoir en tirer profit. Sans doute que mon itineraire me contraint a rencontrer les mauvaises personnes mais c’est vraiment pénible a la longue !
Autant vous dire que hospitalité n’est pas de mise ici. A ce titre je n’en ai bénéficié qu’a 2 reprises auprès d’un volontaire américain ainsi que chez une famille tchétchène !
La rupture avec la Georgie est brutale et particulièrement déplaisante … le contraste est vraiment saisissant.

J’ai donc pris une décision difficile et exceptionelle mais necessaire, a savoir de prendre un bus entre Yevlax et Bilasuvar et de soustraire le 2eme tiers de mon trajet en Azerbaïdjan. Fini la course contre la montre, je dispose ainsi de 2 semaines pour rejoindre l’Iran avec l'opportunité de soigner mon itinéraire dans un secteur ou je ne devrai pas tarder a retrouver les forets ainsi que les montagnes.
J’espere pouvoir quitter ce pays avec une bien meilleure impression !

L'Azerbaidjan est mon premier pays « non-democratique » et ca se sent de suite des que l'on penetre dans le territoire.

Si la Turquie ou la Georgie n'etaient pas specialement des modeles du genre, la premiere etant trop militariste et la seconde encore trop minee par la corruption, l'Azerbaidjan, lui rentre dans une autre categorie.

Le premier president, Aliyev pere, decede en 2003 fait l'objet d'un veritable culte de la personnalite. Cet ancien apparatchik de l'epoque sovietique est absolument partout: des statues et autres monuments grandiloquents dans chaque ville mais aussi des affiches ou des panneaux partout, parfois meme au milieu de nulle part. Le fiston, l'actuel president, lui squatte plutot le petit ecran, dans les journaux tv ou a travers des spots parfois tres longs. C'est bien simple il est omnipresent ! C'est comme s'il fesait fonctionner a lui tout seul les industries et les services du pays. On en viendrait a croire qu'il aspire lui meme le petrole du sol avec sa bouche pour alimenter les oleoducs du pays ! La palme revient a un spot ou l'on voit parralelement des des gamins pratiquant divers sports et des soldats en manoeuvre ou en parade, le tout sous le regard bienveillant du president, limite la larme a l'oeil … c'est assez edifiant.

Grace au conflit du haut-Karabag, qui oppose l'Azerbaidjan et son voisin l'Armenie, le president a instaure une forme de loi martiale qui lui permet de se representer autant de fois qu'il le desire aux elections presidentielles. Et comme l'opposition est quasi-inexistante autant dire qu'il restera president a vie et que les petites affaires du clan presidentiel continueront a tourner paisiblement …


Article suivant :
Azerbaidjan, deuxieme acte

Commentaires

Il n'y a pour l'instant aucun commentaire pour ce billet.

Ajouter un commentaire
(obligatoire, ne sera pas publié sur le site)
(facultatif)