Ecrit le vendredi 21 janvier 2011 à 12:11 par Sylvain.

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Turkmenistan, le transit 20/03-25/03/210

Le poste frontiere passe, j'atterris dans la plus cheap des guest houses d'Ashgabat ou je suis sense glande 3 jours avant de filer en bus a Turkmenabat, la ville la plus proche du point de passage pour l'Ouzbekistan ou je pourrais enfin reprendre ma marche vers l'orient.
Il y a 2 choses qui frappent le plus quand on arrive dans la capitale: tout d'abord l'architecture delirante facon Sim City de la cite avec ses monuments et batiments grandiloquents du regime qui donnent cette touche si particuliere a la ville et puis le contraste enorme sur le plan culturel avec l'Iran, pays dans lequel jaurai sejourne 3 mois. Contrairement a Tbilisi, autre capitale d'un etat issu de l'ex union sovietique, Ashgabat donne vraiment l'impression d'une ville toute neuve avec ses grandes tours blanches identiques coiffees de domes en coupole ou flotte a coup sur un drapeau turkmene.

Les batiments officiels sont legions et ont conserve l'austerite de l'architecture sovietique mais sans la touche décrépie frequente en Georgie: il n'y en a que pour le faux marbre et les dorures, le tout intercale entre des espaces verts hyper-entretenus avec le quota reglementaire de fontaines qui va avec. Certains apprécieraient mais personnellement je trouve cette ville hideuse et sans vie. Les monuments a la gloire de Niazov sont nombreux et completement hors normes a l'image de «l'arche de la felicite» ou trone une immense statue en or de l'ancien despote les bras ouverts. Tout le monde l'appelle le «Tournesol» car le socle pivote constamment pour qu'elle soit toujours face au soleil ! Le Niazov en question, ou le Tukmenbashi (pere de tout les turkmenes), est present partout, j'ai compte pas loin de 15 statues en or a son effigie dans la capitale lors de mes allees et venues (et je suis loin d'avoir visite toute la ville !). Rien n'etait superflu pour ce dictateur qui avait repousse les limites du culte du chef en s'etant proclame dieu vivant en son temps et fait profite tout un peuple de ses caprices et delires. Les anecdotes a son sujet sont innombrables et toutes plus grotesques les unes que les autres, jetez un oeil sur wikipedia pour vous faire une idee du pinpin. Depuis sa mort la situation n'a guere change car son successeur, un de ses fils illégitimes, entend bien regner sans partage sur le pays. On ne change pas les recettes qui marchent surtout avec l'incroyable manne financiere qui provient de l'exportation des hydrocarbures du Turkmenistan !

Autre charme de la capitale, l'omnipresence des forces de l'ordre. A chaque coin de rue, dans les espaces verts et bien entendu pres des «monuments» il y a un guignol en uniforme qui fait le planton, que ce soit les flics avec leurs enormes casquettes facon URSS, des militaires en treillis ou des flics en civil comme j'ai pu en faire l'experience des mon premier jour. Il suffit neanmoins de se rendre dans des quartiers residentiels pour s'apercevoir que la population est bien plus pauvre que la ville le laisse paraître: les routes bitumees sont truffees de nids de poule et les batiments bien moins reluisants. Les habitants ne sont pas tres loquaces non plus, voire tres timide en presence des pourtant tres rares etrangers (a l'exception des marchands en tout genre, des changeurs de rue et des taxis en quete de $ bien entendu). En fait j'allais passer le plus clair de mon temps en compagnie des autres occupants du boui-boui ou je m'etais installe a Ashgabat: Youne et Cloe, un couple d'artiste francais realisant un tour du monde et Michel Angelo, un jeune baroudeur italien.
Le principal fait marquant de mon sejour au Turkmenistan fut pourtant lie a mon visa: j'allais rester involontairement 1 jour de plus que ce que mon transit de 5 jours m'autorisait. La faute a un bus qui mettra plus de 10h pour rallier Ashgabat a Turkmenabat me contraignant a attendre le lendemain pour sortir du territoire. Je m'attendais au pire connaissant le pays et son administration impitoyable: forte ammende, sequestration et bien d'autres rejouissances de cet acabit ! Mais il n'en fut rien, j'ai traverse toutes les etapes du poste de contrôle sans que rien ne se passe ! Peut etre que l fait de m'etre presente au petit matin des l'ouverture a joue en ma faveur. Personne n'avait l'air concentre sur son affaire car la plupart commencaient a peine a s'installer. En tout cas j'ai pousse un grand ouf de soulagement apres avoir quitte le poste de controle turkmene, au final je n'auais perdu qu'un jour sur mon visa ouzbek.
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Premiers pas en Asie centrale